À la fin des années 2000, Greenpeace pointait du doigt l’impact carbone conséquent des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), conséquences de la consommation énergétique croissante de leurs data centers. Depuis, ces géants technologiques affichent une volonté de réduire leur empreinte environnementale et prônent l’utilisation des énergies renouvelables. L’objectif est double : afficher une prise de conscience sur le respect de l’environnement (partagée avec une grande partie de leurs clients) et assurer une pérennité à long terme de leurs activités en réduisant les dépenses énergétiques.
Energystream vous propose un zoom synthétique sur la politique énergétique de chacun de ces géants du net.
Google, la donnée au service de l’énergie
Le rôle de Google dans le monde de l’énergie est désormais une réalité. En synthèse, cet investissement se dessine autour de deux axes : les données et le développement d’énergies renouvelables.
Le premier atout de l’entreprise est son énorme capacité à traiter et valoriser la donnée. En utilisant des algorithmes analysant les recherches saisies dans son moteur de recherche, Google est capable de prédire le déménagement ou l’emménagement d’un internaute. L’entreprise commercialise alors ces informations aux acteurs de l’énergie afin qu’ils soient à même de capter le marché et de proposer l’offre la plus adaptée.
A l’image des autres GAFA, Google souhaite également réduire l’empreinte écologique de ses infrastructures, et de ses centres de données en particulier. Pour ce faire, Google mise sur l’analyse d’une multitude de données recueillis par les capteurs de ses Data centers afin de piloter la consommation énergétique le plus finement possible.
Enfin, pour satisfaire son ambition de s’alimenter à l’aide de d’énergies 100 % renouvelables, Google investit également dans le développement de l’éolien d’une part, et dans le développement du photovoltaïque d’autre part en proposant des études évaluant le potentiel d’ensoleillement de bâtiments ou d’habitations.
Apple, champion des énergies renouvelables
En termes d’implication dans la transition énergétique, Apple fait figure de premier de la classe, comme le souligne un récent rapport de Greenpeace classant les entreprises du digital en fonction de leur engagement écologique et de leur volonté de s’affranchir des énergies fossiles.
Dès 2012, Apple partage sa volonté d’atteindre l’objectif de 100 % d’énergies renouvelables. Depuis, la firme œuvre au respect de son engagement en se développant autour de cet objectif.
Chaque nouveau Data center de l’entreprise est implanté dans une zone permettant de satisfaire une alimentation 100 % renouvelable en continue. Pour produire cette énergie verte, Apple collabore avec des acteurs du marché des EnR : son alliance avec NV Energy pour construire une ferme solaire d’une capacité installée de 200 MW dans le Nevada en est une bonne illustration.
L’objectif est double : alimenter les infrastructures de l’entreprise d’une part, mais également revendre cette énergie locale aux entreprises et résidents de la région.
Apple s’efforce également de développer une politique d’efficacité énergétique innovante à l’instar de son nouveau Data center danois, dont les rejets de chaleur sont directement injectés dans le réseau de chaleur local permettant de réduire la dépendance en énergies fossiles.
Enfin, Apple ne se contente pas d’améliorer sa propre chaîne de valeur mais pousse également l’ensemble de ses partenaires et fournisseurs à s’alimenter à partir d’énergies renouvelables.
Facebook rattrape son retard
Depuis que le réseau social s’est fait épinglé par Greenpeace en 2010 avec une vidéo parodique du film The Social Network, Facebook affiche depuis cinq ans sa volonté de réduire son empreinte carbone en développant les énergies renouvelables.
En 2011, la firme de Mark Zuckerbeg ouvre son premier data center européen à Lulea (Suède), alimenté exclusivement par de l’hydroélectricité. En 2016, la société va un cran plus loin dans l’innovation en ouvrant son cinquième data center à Fort Worth (Texas), entièrement alimenté par un champ d’éoliennes d’une puissance de 200 mégawatts, pour un coût d’investissement de 500 millions de dollars et une superficie de 450 000 mètres carrés.
Facebook a annoncé être capable d’alimenter ses data centers avec 50% d’énergies renouvelables d’ici 2018, contre 22% en 2010.
Outre l’aspect environnemental, Facebook voit évidemment dans ces mesures un intérêt financier non négligeable : en 2015, la firme déclarait que ses efforts en termes de consommation énergétique lui avait fait économiser plus de deux milliards d’euros sur 3 ans.
Amazon, une grande marge de progrès
Amazon a longtemps fait figure de mauvais élève des GAFA. En 2012, Amazon avait obtenu la plus mauvaise note de la part de Greenpeace (F), dans trois catégories : transparence en matière d’approvisionnement énergétique, lieux d’implantation des infrastructures, plaidoyer en faveur des renouvelables. Ce n’est qu’en 2015 que Greenpeace constate une diminution en approvisionnements en charbon, gaz naturel et nucléaire au profit des EnR.
En janvier 2015, Amazon Web Services – AWS (solution de cloud service proposé par le géant), faisait part de sa volonté d’atteindre 100 % d’énergie renouvelable grâce à un partenariat avec la société Pattern Development, spécialiste des énergies renouvelables. Ce changement de politique de consommation énergétique avait été lancée trois ans auparavant par Google, Facebook et Apple.
Bien que fin 2016 le Groupe ait annoncé un projet de construction d’une ferme éolienne d’une capacité de 253 mégawatts au Texas, Amazon n’est pas prête d’avoir éteint le feu des critiques. En 2016, l’index d’énergie renouvelable d’AWS n’était que de 17%.
c’est possible