Elle n’a pas connu l’engouement des panneaux photovoltaïques ni ses tarifs de rachats généreux. Dispositifs d’autorisation trop lourds, installations hasardeuses, absence d’incitations financières et amalgames semblent avoir tué la petite éolienne. À proximité de nos côtes, le Royaume-Uni structure et soutient sa filière qui générait déjà 55.75 GWh en 2010. La France dispose pourtant du second gisement éolien d’Europe. S’agit-il seulement d’un faux départ pour la petite éolienne française ?
Qu’est-ce qu’une petite éolienne?
On l’imagine tripale, légèrement plus petite, deux fois plus bruyante. Entre petite, moyenne et grande, le périmètre n’est pas encore strictement défini. En France, la définition de petit éolien s’applique à toutes les machines d’une puissance inférieure à 36 kilowatts (contre 100 KW aux États-Unis et au Royaume-Uni) et dont le mât peut atteindre jusqu’à trente de mètres de haut.
Au-delà d’une taille réduite (les grandes éoliennes peuvent mesurer jusqu’à 180 mètres en bout de pale), la petite éolienne s’inscrit plutôt dans une logique d’éolien distribué ou encore d’éolien de proximité. Une variété de design aux propriétés aérodynamiques spécifiques et aux capacités de production variées coexiste pour s’adapter à différents environnements.
Un état des lieux : qui sont les champions du petit éolien ?
Le marché mondial se concentre aux États-Unis, leader historique qui a vu les premiers développements dans les années 30 avant les grands projets d’électrification rurale. L’AWEA (American Wind Energy association) a recensé près de 160 000 installations en services pour une capacité de production de 179 MW. La Chine aurait installé 166 MW et le Royaume Uni est le premier marché européen avec une puissance installée de 43 MW, soit de 17 000 installations déployées le long des côtes et dans les terres en 2010. En France, l’AFPPE (Association Française des Professionnels du petit Éolien) estime que plus de 2 500 installations ont été réalisées entre 2009 et 2011.
Quel potentiel énergétique pour la France ?
Moins concernée par la problématique d’alimentation des lieux isolés, la France a développé son réseau sur un modèle de production très centralisé : des centrales de production et de longues lignes de transmission vers les consommateurs. À l’aube d’une transition énergétique, le consommateur français s’interroge : sur la disponibilité de son énergie, son indépendance vis-à-vis du réseau, la volatilité des prix à venir, son impact en termes d’émission de gaz à effets de serre…
La possibilité de produire son énergie « propre » en toute autonomie est pourtant bien réelle, le territoire français offrant de nombreux sites ventés, dont la moyenne annuelle dépasse les 5 à 6 mètres par seconde de vent requis pour l’installation d’une petite éolienne. Pour capter cette énergie cinétique du vent, une offre technologique large laisse entrevoir de nombreuses possibilités d’installation. Les éoliennes à axe vertical, comme la quietrevolution ou encore la noveol ou la Uge s’adaptent bien aux conditions du milieu urbain : turbulences, vitesses de vents affectées par les bâtiments environnants, faibles vibrations du rotor et design plus adapté aux toitures ou terrasses. La technologie classique dont l’axe est horizontal trouvera mieux sa place sur mât. Mais encore, sur ce dominent design, il existe une variété de pales (coniques, incurvées comme celles de la nheowind ou arrondies) plus ou moins bruyantes et plus ou moins efficientes, et même connectées à votre wifi (Skystream).
Un principe clé : l’énergie produite doit être consommée à proximité, plutôt que stockée ou renvoyée sur le réseau électrique. C’est le principe sur lequel s’appuient les tarifs de rachats ayant fortement contribué à l’essor de la filière britannique. Début 2012 elle bénéficiait d’un tarif de rachat compris entre 34.5 et 18.2 pence pour les plus grandes capacités, versé par les énergéticiens pour l’énergie produite et consommée sur place. Autrement dit, vous investissez et les énergéticiens paieront votre consommation. Le marché britannique est encore très concentré, estimé à 37 millions d’euros en 2012, mais la filière anticipe une croissance à trois chiffres sur les prochaines années et joue la carte du « home-made » pour s’inscrire dans une exigence de qualité sur cette technologie encore peu mature. La filière est fédérée et valorise son impact économique et écologique auprès des décideurs politiques et des investisseurs. Elle estime avoir créé près de 1 000 emplois verts en 2011 et produit assez d’énergie pour éviter l’émission de 35 000 tonnes de CO2.
Complémentaire du photovoltaïque dans la réduction des gaz à effets de serre, le petit éolien français n’est pas encore accessible aux consommateurs, aux investisseurs ni aux élus locaux. Autant de verrous technologiques, financiers et réglementaires qui doivent être levés, en s’appuyant sur le retour d’expérience du photovoltaïque français.
Je dirai retard Français, lourdes démarches administratives, et le petit éolien est à peine connu du gouvernement…
Au niveau législation c’est moins de 12 m pour eux une petite éolienne, DP et demande de raccordement, +12 m, on se retrouve avec permis, decla ICPE, contrôle tech et tout un tas de « joyeusetés »… Le problème, le petit éolien supporte la même législation que les éoliennes de moins de 50 m… Bref, anormal…. ICPE pour une éolienne de 15 m dans son jardin, je me retiens de rire. Bon c’est malheureusement comme ça pour le moment !!
Pour ceux qui aiment fouiner dans le matériel et info sur le sujet, ce site est un bon outil : http://www.petiteolien.com