Green Building : quelle prise de position pour les entreprises françaises ?

BBC, HQE, THQE, Green Building, etc… autant d’appellations qui nourrissent le débat sur les problématiques environnementales et écologiques de construction et de rénovation. Alors que ce thème est devenu un enjeu majeur, qu’en est-il de la vision des entreprises sur ce sujet, et comment traitent-elles ces problématiques ?

 

L’exemple de Bouygues Telecom : n’occuper que des sites HQE

Prenons l’exemple de Bouygues Telecom. Acteur majeur de l’industrie des télécommunications, cette société a fait l’objet d’une prise de position claire, et ce depuis plusieurs années. Nous avons interviewé à ce sujet Monsieur François DELATOUCHE, Directeur Environnement de Travail de Bouygues Telecom (l’un des Chefs de projet du Technopôle de Meudon) et Président de l’ARSEG.

Tout commence en 2006, avec la livraison du centre de relation clients de Bourges. Ce site, premier bâtiment HQE de la société, a marqué le départ d’un nouveau mouvement. Ainsi, « Bouygues Télécom a choisi en 2006 que l’ensemble de ses nouveaux bâtiments seraient HQE, dans un double objectif : réduire l’empreinte écologique, et garantir un cadre de travail agréable pour les employés », nous confie Monsieur DELATOUCHE. Bouygues Telecom a ainsi fait le choix du HQE, et l’a matérialisé par la construction du site de Sequana à Issy-les-Moulineaux, ainsi que par la sortie de terre du Technopôle de Meudon.

Arrêt sur image : le Technopôle de Meudon par Bouygues Telecom

Le Technopôle de Meudon représente le plus grand projet du type mené par l’opérateur. Ce bâtiment ultra moderne de 57 000m² abrite aujourd’hui près de 3 500 collaborateurs de la société (principalement DSI et Direction Réseau de Bouygues Télécom).

Certifié HQE, le Technopôle répond à 7 cibles très performantes, notamment : 

  • Système de récupération de la chaleur des salles informatiques pour le chauffage en hiver (60% des besoins hivernaux) et l’eau chaude sanitaire (100% des besoins) ;
  • Brise soleil sur la façade Sud (résille métallique) afin de réduire les besoins en climatisation du bâtiment ;
  • Excellente qualité de vitrage afin de maximiser l’éclairage naturel ;
  • Luminaires équipés de cellules photoélectriques pour varier l’intensité lumineuse en fonction de l’éclairage naturel ;
  • Mécanisme de récupération des eaux de pluie pour l’arrosage des espaces verts ;
  • Isolation par l’extérieur

Deux ans et demi après la livraison du technopôle de Meudon, quels sont les résultats ?

Livré en janvier 2010, le Technopôle de Meudon a permis de réaliser de nombreuses économies énergétiques… et financières.
Grâce aux équipements mis en place sur ce site, Bouygues Télécom est notamment en mesure de suivre précisément et d’optimiser la consommation annuelle électrique du Technopôle. Celle-ci s’élève aujourd’hui à 17,5 GWh/an1, et se décompose de la manière suivante :

  • Data-center : 54% de la consommation annuelle ;
  • Bureaux : 36% ;
  • RIE : 6% ;
  • Parkings : 4%.

Afin de réduire davantage l’empreinte écologique de ce site, l’entreprise continue de faire évoluer ses pratiques, ainsi que ses équipements. En ce sens, la mise en place en 2011 d’un SMEN (Système de Management de l’ÉNergie), a permis de réaliser une économie d’énergie supplémentaire d’environ 750MWh1, dont :

  • 120 MWh provenant de la mise en place de détecteurs de présence dans les sanitaires ;
  • 200 MWh de l’optimisation de l’éclairage des bureaux ;
  • 200 MWh du gain sur la CVC (Chauffage Ventilation Climatisation).

Enfin, concernant les aspects financiers, Bouygues Télécom a pu ajuster son contrat d’électricité après stabilisation des consommations du site. Ainsi, les différentes actions mises en place ont permis de réaliser un gain de 100000€ sur une facture d’1 200 000€1, soit plus de 8% du montant initial de cette source de dépense.

 

Green building : quels objectifs et bénéfices pour les entreprises ?

Au-delà des bénéfices que nous venons d’aborder, ainsi que d’évidentes problématiques d’image et de relations publiques, nous sommes en mesure de nous demander pourquoi les entreprises font-elles le choix de s’équiper de tels bâtiments ?
En ce sens, François DELATOUCHE nous confirme que la volonté première de Bouygues Telecom via ce projet du Technopôle de Meudon était de « regrouper les populations techniques de Bouygues Telecom au sein d’un même site, et de les doter du meilleur environnement de travail possible, tout en déployant une démarche HQE visant un double objectif : le respect de l’environnement et le confort de l’occupant ». Le Technopôle de Meudon a ainsi permis à l’opérateur français de consolider sa démarche environnementale et de se parer d’un bijou technologique.
D’un point de vue global, nombreuses sont les entreprises choisissant de s’équiper de tels environnements de travail dans une démarche de réduction de l’empreinte écologique. Cependant, il va sans dire que ces bâtiments présentent aussi des atouts d’un point de vue financier. Selon une analyse menée en 2003 par la « Sustainable Building Task Force » de Californie , une entreprise investissant 2% du montant total d’un projet de construction dans des initiatives vertes économisera au cours du cycle de vie du bâtiment concerné près de 20% du montant total du projet (soit près de 10 fois le montant de l’investissement initial), grâce aux actions « green » mises en place.

 

Le Green Building en France : un mouvement en pleine expansion

Le mouvement green amplifié depuis le début des années 2000 a entraîné de nombreuses évolutions sur le marché de la construction et de la rénovation en France. Les entreprises françaises se positionnent fortement sur le sujet du green building, comme nous l’avons vu avec Bouygues Telecom, mais aussi à l’image de ce qu’a pu faire une société telle qu’Eiffage avec son siège social de Vélizy par exemple.
De manière globale, le sujet de la construction durable prend de l’importance en France. En tant que membre de l’association HQE (au titre de l’ARSEG), François DELATOUCHE avance qu’en comparaison avec les autres pays européens « la France semble avoir une démarche plus exhaustive et scientifique concernant le green-building. De plus, l’association HQE traite les aspects marketing de ce dispositif afin de promouvoir ces démarches ».
La prise de conscience collective a ainsi amené la France à se positionner sur le sujet du Green Building de manière récurrente, et à mettre en place de nombreuses initiatives. Dernière en date : la tenue de la World Green Building Week en France du 19 au 23 septembre 2012 . Cet évènement relayé pour la première fois dans l’hexagone a permis au France Green Building Council (FGBC) de présenter sa charte « Accélérer le changement pour le développement durable dans la construction » . Gageons que cette prise de position saura faire de la France un acteur majeur et de référence sur le thème porteur du Green Building…

 

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1Données fournies par Bouygues Télécom

10 thoughts on “Green Building : quelle prise de position pour les entreprises françaises ?

  1. Article très enrichissant qui démontre si besoin en était,que le tertiaire a un rôle plein et entier dans la préservation de notre environnement.

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