Biodiesel au Vietnam : l’énergie des Pangas

Comme promis, nous vous emmenons aujourd’hui au Vietnam, où rien ne se perd, tout se transforme, même le poisson !

C’est le pari d’Enerfish, un projet né en 2008 dans une fabrique d’aquaculture (transformation du poisson) du delta du Mékong, au sud du Vietnam. 120 tonnes de pangas frais y sont traitées chaque jour. Les poissons sont placés dans des filets, puis congelés et emballés, prêts à être livrés aux marchés européens et asiatiques.

Avant 2008, les 80 tonnes de déchets et de restes qui résultaient de cette activité finissaient en huile de poisson. Ceci jusqu’à ce que des scientifiques affiliés à l’Union Européenne en visite au Vietnam proposent de faire de cette usine un pilote pour la production de biodiesel. Le principe est le suivant : l’huile de poisson est récupérée, chauffée, mélangée avec du méthanol et un catalyseur alcalin. On obtient ainsi du biodiesel qui est stocké pour ensuite être transformé en électricité qui servira en interne au bon fonctionnement de l’usine (alimentation des congélateurs, chauffage de l’eau…). Le surplus d’électricité (estimé à 0,8MWh) pourra être redistribué au voisinage.
Tout le monde y gagne : les déchets sont éliminés, de l’énergie verte abordable est produite et l’économie locale est dynamisée.

Après quatre ans de coopération entre les équipes vietnamiennes et européennes, l’usine tourne et transforme quotidiennement :

« Cette usine pilote de biodiesel est un bon exemple de transfert de technologies de l’Europe vers les pays d’Asie », souligne Aulis Ranne, directeur de recherche du projet Enerfish. Il pourra inspirer d’autres usines d’aquacultures au Vietnam, ou dans d’autres pays comme la Malaisie, la Chine ou l’Indonésie. Et vice versa, les Européens pourront se baser sur ce retour d’expérience pour améliorer la productivité de leurs propres générateurs verts.