Candia : un exemple de réduction de l’impact écologique grâce à la biomasse

Candia, première marque nationale de lait créée par le Groupe Coopératif SODIAAL en 1971, s’est engagée dès sa création dans le développement durable. Depuis 2008, l’ensemble des sites de production se sont mobilisés pour réduire l’empreinte sur l’environnement, en favorisant la maîtrise des consommations d’énergie. En 2012, la première usine alimentée par une chaufferie biomasse a été inaugurée. Retour d’expérience.

Une diversification du mix énergétique nécessaire

La démarche développement durable de Candia répond à 2 objectifs : la réduction des émissions de CO₂ sur les sites de production et la diversification du mix énergétique au-delà des énergies fossiles.

Par ailleurs, au sein de l’industrie agro-alimentaire, le gaz naturel est l’énergie la plus consommée devant l’électricité, le charbon et le fioul . C’est la source d’énergie la mieux adaptée aux besoins des industriels dans les process de fabrication, que ce soit pour la transformation des aliments ou pour le réchauffement de leurs composants. Mais voilà, depuis 2009, la facture énergétique n’a cessé d’augmentée, fortement impactée par les fluctuations des prix des énergies fossiles, dont le gaz naturel fait partie.

La biomasse en remplacement du gaz naturel : le projet d’Awouingt

Dans ce contexte, Candia a décidé en 2010 de lancer  un projet innovant visant à remplacer une chaudière fonctionnant au gaz par une chaudière biomasse. L’entreprise est ambitieuse : elle choisit de mener cette expérimentation dans son usine d’Awoingt dans le Nord-Pas-de-Calais, l’une des plus importantes du groupe SODIAAL qui représente à elle-seule 20% de l’activité lait de consommation de Candia.  EDF Optimal Solutions accompagne les étapes de conception et de réalisation et 40% du projet est financé par le Fonds Chaleur Renouvelable de l’ADEME.

Pour rappel, la biomasse permet de produire de l’énergie à usage industriel, sous forme d’électricité et/ou de chaleur, à travers la valorisation de matières organiques, telle que la combustion de bois et de déchets .

Avec 300 millions de litres de lait traités annuellement, l’usage de l’énergie à l’usine d’Awoingt intervient essentiellement dans la production de vapeur qui sert à pasteuriser et stériliser le lait. Ces étapes du process de transformation provoquent un pic de consommation d’énergie.

En mettant en place une chaudière biomasse, la production de volumes importants de vapeur est obtenue par une source d’énergie renouvelable, alors qu’elle était initialement assurée par une chaudière gaz. L’alimentation de la chaudière biomasse passe par la combustion de bois issus de l’élagage et / ou en fin de vie.
À Awoingt, l’utilisation du bois contribuera également au développement économique local. En effet, l’approvisionnement en bois (12000 tonnes par an) est assuré par plusieurs fournisseurs, dont une plateforme de traitement des déchets verts située à 7km du site de Candia, qui centralise le bois d’élagage des communes environnantes et réintègre les cendres humides dans son compost.

De plus, pour réduire les émissions de CO2 et réduire l’empreinte écologique, Candia a opté pour l’amélioration de la qualité des fumées produites par cette chaufferie, à travers un dispositif de filtration, et le compostage des cendres.

La chaufferie de l’usine d’Awoingt

Les objectifs et perspectives pour Candia

Inaugurée le 19 septembre dernier, cette nouvelle chaufferie biomasse de Candia a pour objectif de subvenir à 100% des besoins du site en chaleur et 95% de ses besoins en vapeur, soit 2 500 tonnes équivalent pétrole de chaleur produites annuellement. Cela permettrait une baisse de près de 80% des émissions de CO2 (6 000 tonnes de rejets de CO2 dans l’atmosphère évitées par an ).

Suite à la mise en service de ce projet en 2012, et des résultats satisfaisants, d’autres sites de Candia envisagent la possibilité de lancer des projets de type bois-énergie.

Bien que la biomasse soit considérée de plus en plus par les industriels agro-alimentaires comme une source d’énergie alternative aux énergies fossiles, sa viabilité reste cependant fortement liée à la sécurité et à la pérennité d’approvisionnement en bois, nécessitant parfois le recours à une source d’énergie de secours. Les énergies fossiles auront donc encore, au moins pour quelques années, une place de choix dans le mix énergie des industriels.