Également appelé « grisou », redouté des mineurs, le gaz de houille est issu de la décomposition naturelle de matières organiques présentes dans des roches charbonneuses. Ce gaz naturel principalement composé de méthane peut être stocké dans les fractures de charbon ou directement dans le minerai lui-même.
Lorsqu’il est emprisonné dans les mines de charbon, le gaz de houille peut être extrait relativement facilement et permet d’éviter le rejet du méthane dans l’atmosphère et les coups de grisou. Une seconde source d’extraction est le forage de puits verticaux (forage conventionnel) ou horizontaux (forage non conventionnel) afin de récupérer le gaz emprisonné dans les fractures de charbon dans des zones non exploitées, car trop profondes ou de moindre qualité. Contrairement au gaz de schiste, le gaz de houille ne nécessiterait pas l’utilisation de la technique de la fracturation hydraulique pour son extraction.
En France, des réserves en gaz de houille ont été identifiées dans les régions de la Lorraine et du Nord-Pas de Calais principalement. Selon l’IFP (Institut Français du Pétrole), le gisement français pourrait dépasser les 400 milliards de m3, soit entre sept et neuf années de consommation totale de gaz en France.
La seule exploitation de gaz non conventionnel en France aujourd’hui est le pompage du gaz contenu dans les anciennes mines. Dans les zones non encore?développées, des sociétés privées (comme la firme australienne EGL, European Gas Limited en Lorraine) prospectent à la recherche de nouvelles zones d’exploitation.
L’exploitation des gaz non conventionnels nécessite une réforme du code minier. Tel qu’annoncé récemment par Arnaud Montebourg, la réforme sera présentée au Conseil des Ministres et au Conseil d’État en juin prochain pour une discussion au Parlement à l’automne 2013. Le Ministre du Redressement Productif, favorable à l’exploitation du gaz de houille sur notre territoire, y voit un gaz « made in France » qui permettrait de réduire la dépendance et la facture énergétiques françaises.
Cependant, les Écologistes soulignent les risques de l’exploitation du gaz de houille. Le danger premier est le forage, qui même en l’absence d’utilisation de la fracturation hydraulique, exigerait de traverser les nappes phréatiques et présenterait donc un risque de pollution aquatique.
Les risques environnementaux seraient également présents en surface, car l’exploitation du gaz souterrain engendrera la construction et l’utilisation de nouvelles routes, de nouveaux gazoducs, derricks et autres stations de compression…
En plein débat sur la transition énergétique, l’enjeu semble être pour les défenseurs du gaz de houille de bien le différencier du gaz de schiste aux yeux de l’opinion publique …
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