Les conférences et les débats environnementaux se multiplient dans le monde. Transition énergétique, énergies renouvelables, sobriété énergétique… des mots qui se font échos dans les politiques énergétiques de chaque pays. Nous évoluons d’une ère industrielle qui pollue vers une troisième révolution industrielle qui se veut écologiquement vertueuse : véhicules électriques, compteurs d’utilités intelligents, ampoules basse consommation, etc. avec au centre des préoccupations : l’efficacité énergétique. Le Smart est la clé : en rendant intelligent tous les mots qui suivent ce préfixe, il transformera notre monde de demain en étant au cœur des enjeux des collectivités territoriales et des industriels. Eclairage.
Les directives, qu’elles soient internationales, européennes, françaises ou régionales, incitent à la sobriété énergétique. Il est possible de diminuer sa consommation d’énergie radicalement, à l’instar du Japon qui, pour sortir du nucléaire, a mis en place des mesures drastiques (coupures d’électricité programmées, rationnement de l’électricité, etc.). Cependant, le confort du XXIème siècle n’est pas habitué à cela. Il ne s’agit pas de vivre moins bien pour consommer moins mais de consommer moins pour vivre mieux.
Aujourd’hui, le rôle des collectivités territoriales est primordial pour parvenir à réduire la consommation énergétique d’un pays et cela s’explique par un peu d’histoire…
En 1972, le Sommet de la Terre à Rio a réveillé la communauté internationale en la sensibilisant au changement climatique. En 1997, le protocole de Kyoto prend le relais et fixe comme objectif une réduction moyenne de 5,2% des émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport à celles de 1992 d’ici 2012. En 2009, la conférence de Copenhague, organisée pour redéfinir les objectifs climatiques après ceux de Kyoto, aboutit à un accord sur la réduction de 50% les émissions de GES par rapport à celles de 1990 afin de ne pas dépasser une augmentation moyenne planétaire de 2°C en 2100.
En 2005, l’Union Européenne met en place un système européen d’échange de quotas d’émissions de CO2. En 2008, l’Union Européenne adopte le « paquet climat-énergie » qui fixe les « 3 x20 » d’ici 2020 :
– Atteindre une proportion de 20% d’énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie de l’U.E.
– Réduire les émissions des pays de l’U.E. de 20%
– Accroître l’efficacité énergétique de 20%
En 2003, la France s’engage à diviser par 4 les émissions nationales de GES d’ici 2050 devant la scène internationale. Cet engagement sera confirmé par la loi POPE puis par les Grenelles de l’environnement. Les efforts doivent être menés dans tous les secteurs, en particulier dans le bâtiment, les transports et l’énergie.
La loi Grenelle 2 instaure les SRCAE (Schémas Régionaux du Climat, de l’Air et de l’Energie) et sacralise l’importance des collectivités territoriales dans l’équation environnementale. Les montants engagés dans les CPER (contrats de projets Etat-Région) ont doublé depuis les années 2000 par rapport à ceux de la génération précédente. Tout cela montre que les entités locales ont de plus en plus d’importance dans l’esquisse de l’aménagement de demain. En effet, l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique s’accompagne de leur développement géographique local.
Smart energies, smart grid, smart metering, smart home… des mots qui vont transformer durablement notre monde de demain. Mais qu’est-ce que le smart?
Le smart, pour l’utilisateur final, c’est l’usage intelligent d’une combinaison de technologies en vue de créer de la valeur ajoutée. Prenons l’exemple du smart grid. Il n’y a pas d’invention technologique révolutionnaire. L’homme a simplement décidé de doter ses réseaux électriques d’une intelligence qu’il avait déjà dans d’autres domaines. Et pourtant, nombreuses seront les conséquences vertueuses sur la consommation énergétique d’un pays. Pour une collectivité, le smart est un moyen de mise en commun et de répartition optimisée des ressources. Qui dit Smart pense local. Une petite économie d’énergie peut paraître insignifiante pour une personne mais multipliée par un facteur mille ou dix mille, elle prend tout son sens. Mais peut-on exiger d’une personne de penser à tout instant à éteindre la lumière même lorsqu’elle sort d’une salle l’espace de quelques instants, de lancer sa machine à laver à 15h32 ou 16H20 là où l’énergie serait la moins cher ? Ne serait-ce pas oppressant de se priver de son confort pour quelques petits kilowattheures? C’est là que le Smart est fort, il pense à tout. Il optimise les usages dans un environnement socialement connecté. Le smart est une solution, de confort et de simplicité pour l’habitant, et d’aménagement pour les collectivités territoriales.
Aujourd’hui, la population urbaine ne cessant de s’accroître, la gestion et le lissage de la pointe énergétique devient un problème de plus en plus crucial pour les collectivités. En effet, l’énergie produite lors d’une période de pointe coûte cher car elle est issue de sources d’énergies plus coûteuses, voire plus polluantes. Le smart grid est une solution de gestion intelligente des réseaux électriques qui vise à équilibrer l’offre et la demande. Le smart est très prometteur comme en témoigne l’engouement de nombreux acteurs. Prenons l’exemple de Smart Electric Lyon, projet lancé par EDF : un consortium de 17 acteurs, industriels ou issus de la recherche, s’est mis en place en vue de tester le Smart Grid au sein du Grand Lyon. Il s’agit d’une course au smart : ceux qui seront présents dans les démonstrateurs actuels seront les leaders de demain.
Pour Jeremy Rifkin, essayiste et économiste américain, un des pilliers de la troisième révolution industrielle est de créer un smart grid planétaire. L’idée serait de mettre en place une multitude de micro smart grids reliés entre eux pour en faire un même et seul smart grid global pour une planète socialement connectée.
Le smart ne s’applique pas uniquement à l’énergie : bâtiment, commerce, environnement sont autant de domaines qui bénéficieront du smart et ouvrent la voie vers un monde connecté et meilleur…
Article très pédagogique pour ce qui concerne la définition du smart et qui retrace bien les grands jalons pour arriver in fine à réduire la consommation d’energie. En revanche, quelques perspectives d’avenir auraient eu leur place à mon sens.