Depuis le début de l’année 2013, les logements sociaux à énergie positive ont le vent en poupe ! Les municipalités montrent qu’elles sont déterminées à réduire leurs dépenses énergétiques en investissant dans de nouveaux habitats sociaux «verts». Simple ‘coup marketing’ ou réel progrès écologique ? A quel prix ? Energystream fait le point sur ces vitrines des politiques écologiques des villes.
Qu’est-ce qu’un logement à énergie positive ?
Paris, Nantes ou encore Toulouse figurent, parmi d’autres, dans la liste des villes qui se sont lancées cette année dans l’aventure des logements sociaux à énergie positives. La spécificité de ces logements ? Ils produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment (sur l’année). Ainsi, la construction de tels logements sont l’occasion pour la ville de diminuer leurs dépenses énergétiques et d’atteindre les objectifs fixés par la Directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments [1].
Des sources d’énergies d’appoint…
Bien qu’il n’existe pas d’architecture de conception « obligatoire », les logements sociaux à énergie positive incluent souvent les mêmes éléments : des panneaux solaires thermiques pour la production d’eau chaude sanitaire et des panneaux photovoltaïques pour l’électricité complémentaire. C’est le cas notamment pour les 17 logements sociaux construits par la Régie Immobilière de la Ville de Paris (RIVP) ou ceux de La Riche, près de Tours. Une chaufferie biomasse peut également faire office de source de chaleur (ex : Saint-Orens en Midi-Pyrénées) tout comme les réseaux de chaleur dont le nombre est en constante augmentation (473 en France en 2012). Il est d’ailleurs probable que ces derniers représentent une part significative de la production de chaleur en France dans les années à suivre [2].
…Conjuguées à la sobriété énergétique
Cependant, les logements sociaux ne sauraient se limiter à des sources d’énergie alternatives : il en va aussi de la réduction des consommations d’énergie. À Nantes par exemple, les 30 logements en construction pour HLM Nantes Habitat seront basés sur une structure en béton habillée de murs à ossature bois isolés. L’inertie ainsi créée permet d’avoir des espaces non chauffés à une température comprise entre 17°C et 27°C. Pour les logements sociaux parisiens, un système asymétrique permet alternativement de « capturer les rayons du soleil par réflexion sur la face interne d’une persienne inox miroir, ou de s’en protéger par une persienne métallique ajourée » explique la RIVP.
Un surcoût maitrisé ?
Selon Ouerdia Haddad, chargée de l’opération pour la RIVP, le coût de 3,1 millions d’euros hors taxes de l’immeuble « est du même niveau que pour nos constructions habituelles. C’est une bonne surprise, on prévoyait au départ un coût plus élevé de 20% ». Pour autant, il n’est pas rare que la construction de logements sociaux à énergie positive engendre un surcoût initial par rapport aux constructions traditionnelles. Ce surcoût est le plus souvent amorti à long-terme par la revente de la production d’énergie excédentaire.
Quelles perspectives d’avenir ?
En juin 2012, l’ADEME dénombrait moins d’une dizaine de logements collectifs à énergie positive (logements sociaux inclus) en France, essentiellement dans le nord de la France. Cependant de nombreuses villes étudient la possibilité de se doter de ces nouveaux types de d’habitations et le potentiel est grand : il existe plus de 5 000 logements sociaux en France, représentant environ 27% du parc en Europe. L’aventure des logements sociaux à énergie positive ne fait donc que commencer !
[1] Selon cette directive, tous les bâtiments neufs devront être des bâtiments à consommation d’énergie quasiment nulle d’ici 2020 (d’ici 2018 pour les bâtiments occupés par des administrations publiques).
[2] Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, les objectifs fixés à l’horizon 2020 sont un triplement du nombre d’équivalents-logements raccordés. Pour plus d’informations, site du Ministère du Développement Durable.
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