Les Seychelles : le soleil, le sable et la transition énergétique

Quand vous pensez aux Seychelles, vous pensez d’abord au sable fin, au soleil, à la mer turquoise et aux hôtels de luxe. Mais depuis juin dernier, les énergies renouvelables font aussi partie du rêve. En effet, le port de la capitale, Victoria, accueille désormais huit éoliennes, d’une capacité maximale de 6 mégawatts, qui alimenteront les foyers de l’île de Mahé. Faites vos bagages, on vous emmène avec nous, direction les Seychelles !

En route vers une transition énergétique

Les Pays de la Commission de l’Océan Indien (COI) sont fortement dépendants du pétrole (95% pour les Seychelles) et donc impactés de plein fouet par l’envolée de ses prix. Heureusement, une alternative existe grâce au potentiel d’énergie renouvelable de la région encore peu exploité (solaire, éolien, hydraulique, géothermie). Pour ces raisons, les Seychelles se sont lancées dans un programme de transition énergétique avec l’objectif de produire 15% des besoins énergétiques grâce aux énergies renouvelables. Andrew Grieser Johns, coordinateur des programmes du Fonds des Nations Unies pour le Développement (PNUD) aux Seychelles estime que cet objectif d’énergie renouvelable d’ici à 2030 « est tout à fait possible à atteindre« .  Pour Wills Agricole, secrétaire général du département seychellois de l’Environnement, « ce chiffre sera certainement revu à la hausse, voire même doublé, car de nombreuses entreprises étrangères souhaitent investir dans ce domaine« .

En complément des éoliennes et dès septembre 2013, les éclairages publics de la Digue, troisième île la plus peuplée de l’archipel, fonctionneront à l’énergie solaire. Des panneaux solaires seront également installés sur l’île afin de la rendre entièrement indépendante énergétiquement à horizon 2020.

Enfin, la mesure phare de cette transition énergétique est une révision de la législation qui a supprimé le monopole du fournisseur public d’énergie : Public Utilities Corporation (PUC). Désormais, les producteurs d’énergie renouvelable pour aussi vendre leur électricité. Les Seychelles espèrent que cette mesure favorisera le développement des ENR.

À plusieurs, on est plus fort

Les Seychelles ne peuvent pas financer seules ces investissements, lourds, dans les énergies renouvelables. L’Union Européenne, mais également la Chine, la Corée du Sud et Abou Dhabi investissent dans le secteur énergétique aux Seychelles et dans les autres pays de la COI.

Par ailleurs, James Michel, président des Seychelles, a signé un accord de transfert de compétences sur les ENR entre les Seychelles et la Réunion. La Réunion a, en effet, développé de réelles compétences en la matière puisque l’île compte 2000 emplois dans le secteur de l’énergie et 30.3% de la production électrique est de source renouvelable.

Avec autant d’atouts et d’attraits en matière énergies renouvelables, espérons que les Seychelles ne soient plus uniquement une destination touristique mais qu’elles deviennent un modèle de transition énergétique.