New-York est aujourd’hui encore LE symbole par excellence de l’urbanisme et de la ville du monde occidental. « Big Apple » ne cesse de grossir et devrait ainsi accueillir près de 9 millions d’habitants d’ici à 2030.
Mais de nombreux défis se posent à cette expansion et notamment des défis environnementaux, largement oubliés par le passé, qui s’imposent aujourd’hui comme vitaux pour la ville qui souhaite conserver son statut de symbole de la puissance occidentale.
Une pomme plus verte qu’il n’y parait
Au-delà du mythique Central Park, New-York City est aujourd’hui bien plus verte que beaucoup ne pourraient l’imaginer, notamment grâce à de nombreuses initiatives durables qui permettent de transformer la ville.
Tout d’abord, rappelons que New-York compte aujourd’hui près de 600 « community gardens » qui ont commencé à voir le jour aux débuts des années 70 et dont le développement s’est considérablement accéléré ces dernières années. Ces initiatives de particuliers permettent non seulement de réunir les habitants d’un quartier autour d’un projet commun, à savoir la culture de céréales et légumes, mais aussi d’apporter de la verdure à la ville en exploitant des terrains vagues.
La ville de New-York s’implique également dans la transformation d’anciennes infrastructures désaffectées. C’est le cas de la « High Line » dans le quartier du Meatpacking, cette ancienne ligne de chemin de fer suspendue a été transformée en 2009 en une promenade arborée de 2,5km de long. Ce parc accueille aujourd’hui de nombreux New-Yorkais avides de verdure, mais aussi des touristes à la recherche d’endroits insolites. Cette initiative n’est pas sans rappeler notre « Coulée Verte » dans l’Est de Paris.
Les professionnels de l’immobilier participent aussi à l’effort collectif en rendant toujours plus durables et moins énergivores les nouvelles constructions mais également en améliorant les performances énergétiques des anciens bâtiments. Ces actions s’inscrivent dans la dynamique « verte » impulsée par l’administration Obama notamment dans le cadre la réhabilitation de la Maison Blanche. Ainsi, l’Empire State Building achève un programme de remplacement de ses 6500 fenêtres et une rénovation complète du système de chauffage, d’aération et d’éclairage avec pour objectif de diminuer sa consommation énergétique de 38%.
Un plan ambitieux pour 2030
Michael Bloomberg, le futur ancien Maire de New-York, a lancé en 2007 un plan de transformation urbaine très ambitieux qui réunit plus de 120 initiatives sur les thèmes de l’énergie, de l’eau, de l’air, de l’espace et des transports. Le PlaNYC 2030 doit permettre de faire face au défi démographique qui attend la ville dans les prochaines années mais aussi à augmenter la qualité de vie de ses habitants en recréant le lien avec la nature.
Malgré l’ampleur titanesque du plan et les doutes quant à sa réalisation pour 2030, de nombreuses mesures sont déjà en application. En effet, la ville a déjà fait planter 200 000 arbres sur le million prévu pour 2017, des voitures de police hybrides sont déjà en circulation et les nouveaux taxis jaunes entament aussi leur révolution en développant l’usage du véhicule électrique ou hybride.
Des immenses projets de transformation de l’espace ou de construction font également partie du plan pour 2030. voici quelques exemples révélateurs de la transformation de New-York en une ville durable :
L’Oyster-tecture est un projet de construction d’un banc d’huîtres autour de la ville afin d’améliorer la qualité de l’eau par la biofiltration tout en atténuant les vagues de l’océan.
La décharge des marais de Staten Island, l’un des plus grandes décharges urbaines, devrait devenir Fresh Kills Park, le plus grand parc de l’agglomération représentant près de trois fois Central Park.
Enfin, le projet le plus impressionnant reste DragonFly, une « éco-bio Tour » (voir photo) regroupant des commerces, des habitations, des bureaux, des espaces loisirs… autour d’un espace verdoyant à la verticale et de cultures agricoles étagées.
Les limites du changement
Malgré les premières critiques dont a souffert le PlaNYC 2030 jugé beaucoup trop ambitieux et irréaliste, il apparaît aujourd’hui comme une réelle opportunité de transformer la ville de New-York et les premières réalisations ont d’ailleurs déjà vu le jour.
Néanmoins, certaines limites à ces ambitions peuvent être soulignées et relèvent plus de la culture et de la façon de vivre des américains qu’à des contraintes financières ou matérielles. En effet, la culture américaine reste très ancrée dans une logique consumériste parfois contraire à des logiques de développement durables. L’un des gros chantiers du plan mais plus largement à l’échelle du pays tout entier est donc la sensibilisation des populations à une consommation plus éco-responsable en sortant progressivement du schéma de consommation instantanée et de masse.
Le PlaNYC 2030 s’inscrit dans la tendance actuelle : celle de rendre les villes plus « Smart » c’est-à-dire respectueuse de l’environnement, maîtrisant la consommation d’énergie, augmentant l’ énergies renouvelables et rendant les espaces urbains plus verts. Les Etats-Unis, qui sont aujourd’hui moins avancés que l’Europe dans le phénomène des Smart Cities , parviennent tout de même à mobiliser les politiques pour développer ce type de projet dans leur capitale économique ! Symbole fort d’un changement qui se met petit à petit en place.
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