L’Ademe et Total ont lancé en 2008 un programme destiné à soutenir le développement de technologies améliorant l’efficacité énergétique des procédés industriels. Les 54 projets de démonstration retenus ont été présentés la semaine dernière. Les éléments clés que nous retenons.
Les objectifs du programme
Le programme Total-Ademe consiste à financer et piloter le développement de nouvelles technologies en matière d’utilités (production de froid, air comprimé…) et de procédés (séchage, stockage d’énergie…) par des équipes de recherche et des PME.
L’objectif final est de fournir à l’industrie française une boîte à outils innovante lui permettant d’accroitre son efficacité énergétique, de manière rentable.
A l’échelle de l’ensemble des secteurs industriels, ces utilités et procédés transverses consomment aujourd’hui près de 28 millions de tonnes équivalent pétrole par an. Selon l’Ademe, une réduction de l’ordre de 20% de cette consommation d’ici 2020 est possible.
Le gain n’est pas seulement environnemental, ces efforts de R&D permettent aussi de gagner en productivité et en font un véritable atout concurrentiel pour ces grandes entreprises.
Les chiffres clés
Pas moins de huit appels à manifestation d’intérêt (AMI) et un appel à design ciblé sur les échangeurs et turbines ont été lancés depuis 2009.
Sur les 159 dossiers reçus, 54 dossiers ont été retenus. 20,2 M€ d’aides ont été attribués (17,4M€ pour Total et 2,8M€ pour l’Ademe). Et les résultats sont concrets : un quart des projets est d’ores et déjà achevé et cinq technologies sont disponibles sur le marché.
Quelques exemples de projets retenus
L’aciérie Erasteel a converti un laminoir hydraulique en laminoir électrique : 87% d’économie d’énergie sur son procédé.
TMW a développé la technologie MHD qui récupère et valorise de la chaleur fatale de sites industriels soit pour concentrer des effluents industriels polluants soit pour produire de l’eau potable.
Le projet CSMO consiste à cuire et sécher du pain de mie sans croûte par combinaison d’air chaud et de micro-ondes – un gain énergétique de 40% par rapport à un procédé traditionnel.
En les poussant à anticiper et à se servir des technologies les plus récentes, ce genre d’initiative encourage les industriels à faire bouger les lignes, innover, se remettre en question dans des secteurs parfois en panne. Espérons que ces efforts collectifs de R&D seront un levier pérenne de renouvellement pour l’industrie française.
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