La redistribution des cartes lors des dernières municipales a donné lieu à un changement de gouvernement qui a vu alors la nomination de Ségolène Royal au poste de Ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie. Energystream vous propose un coup de projecteur sur le retour de la Présidente de la Région Poitou-Charentes aux affaires nationales.
François Hollande (dans son allocution du 31 mars 2014) donnait pour mission au Premier Ministre Manuel Valls « l’exigence de la transition énergétique » et de « prendre de l’avance sur les industries vertes ».
Ségolène Royal devrait donc bénéficier du soutien de Matignon sur ces grands chantiers. Mais les enjeux du ministère de Ségolène Royal sont nombreux et transverses. Nous vous proposons une sélection des principales problématiques qui vont devoir être adressées et que nous tâcherons de suivre durant les mois à venir.
Gaz de schiste : ni oui, ni non
Ségolène Royal se dit aujourd’hui opposée à l’extraction du gaz de schiste mais n’écarte pas cette possibilité si les conditions d’extraction et les techniques de fracturation hydraulique venaient à évoluer (et à devenir moins polluantes).
Aéroport Notre Dame-des-Landes : wait and see
La position de Ségolène Royal sur le sujet n’est aujourd’hui plus aussi claire que ces trois dernières années où elle souhaitait une enquête sur le projet et avait émis ses doutes sur la faisabilité de la construction même de l’aéroport. La semaine dernière elle a fait savoir qu’elle attendrait les retours des instances de justice qui ont été saisies par les opposants au projet.
Taxe carbone (ou écotaxe) : la remise à plat
Ségolène Royal souhaite une remise à plat du sujet qui a fait tant de bruit. Elle se dit contre une hausse déguisée des impôts et souhaite revoir le mode de financement des infrastructures de transport (routes et réseaux ferrés).
Diesel : le choix des solutions alternatives
Taxer le diesel ne semble pas faire partie des projets de Ségolène Royal qui privilégie des mesures plus nuancées comme les zones de conduite alternées en fonction des immatriculations (exemple récemment appliqué lors du pic de pollution parisien).
Nucléaire : la raison avant la passion
Ségolène Royal n’est pas une adepte du nucléaire. Il n’en reste pas moins que ce dernier est pour l’instant nécessaire pour faire face à nos besoins énergétiques. Elle est donc pragmatique sur le sujet bien que souhaitant voir réduire sa part dans nos sources de production (le nucléaire représente aujourd’hui environ 75% de la production d’électricité en France ). L’objectif étant au regard des engagements du gouvernement de réduire la part du nucléaire à moins de 50%.
Énergies renouvelables : en avant toutes
Ségolène Royale encourageait déjà les énergies verte au sein de sa région. Il semble qu’elle s’attachera à développer toujours plus ces sources alternatives d’énergie. La question serait plutôt de savoir quel modèle économique pourrait être dessiné pour les viabiliser (les aides gouvernementales ne peuvent pas tout faire)…
En somme, pas de grands changements à l’horizon en termes de stratégie énergétique par rapport aux feuilles de route de Delphine Batho ou Philippe Martin. Un plan d’actions concrètes est tout de même attendu avec une véritable vision à moyen terme et des victoires rapides à mettre en œuvre. Des attentes à la portée de Ségolène Royal, qui devrait mettre la passion et la persévérence qui la caractérisent au profit de la transition énergétique.
Notons tout de même que la nouvelle pensionnaire de l’Hôtel de Roquelaure ne sera pas seule décisionnaire. Manuel Valls, a pour habitude de se prononcer sur des sujets clés comme le gaz de schiste ou le nucléaire et vient d’annoncer qu’il identifie la transition énergétique comme un relais de croissance pour l’économie. Signe de l’attention particulière que portera le Premier Ministre sur les avancées des chantiers qui attendent Ségolène Royal.
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