Recycler les cartes bancaires du Crédit Agricole

La carte bancaire est un intermédiaire crucial de la mise en relation de la Banque avec ses clients, mais ne vit que trois ans ! Elle finira bien souvent enfouie ou incinérée, alors que sa puce contient toujours des métaux rares. Sur un parc de 12 millions cartes, le Crédit Agricole prend les devants pour valoriser ces métaux et réduire l’empreinte écologique de sa carte. Première banque à lancer cette action sociétale, le Crédit Agricole s’attaque aux deux extrémités de la chaîne : la production et la destruction.

Valoriser les métaux rares

L’empreinte écologique d’une carte tient en réalité à la diversité de métaux présents dans sa puce, en petites quantités. Le cuivre et le nickel pèsent environ 5% du poids d’une carte, qui est de 5,2 grammes. Mais ces métaux sont réutilisables dans les secteurs de l’automobile, du bâtiment et des télécommunications.

La banque a donc mis en place un système de récupération spécifique. Chaque client est appelé à faire un geste éco-citoyen en déposant sa carte périmée en agence (depuis début 2014, pratiquement toutes les agences participent à la collecte). Elles sont broyées dans un centre lyonnais avant d’être acheminées en Belgique chez Umicore, leader mondial du recyclage des métaux.

Une initiative qui n’est pas encore rentable : en 2014, le Crédit Agricole a peu d’espoir de couvrir les coûts du recyclage par la revente des métaux. À termes, la Banque estime cependant équilibrer ses comptes dès lors qu’elle recyclera dix tonnes de cartes à l’année (soit 5 kilos de puces).

De l’amidon de maïs pour verdir la carte

Le second volet de cette initiative environnementale consiste à remplacer progressivement le PVC du moyen de paiement par un plastique d’origine végétale : le PLA, fabriqué à partir d’un amidon de maïs. Si la filière du PLA est encore peu développée en France, la Banque l’importe du Nebraska mais accompagne des acteurs français pour le produire à proximité…Rapidement se pose la question de la mobilisation de terres à usage agro-industriel…A laquelle le Crédit Agricole répond soutenir une filière non-OGM et mobiliser une faible surface d’environ 7 hectares pour une production annuelle de 5 millions de cartes.

Cette innovation industrielle s’inscrit dans une démarche éco-citoyenne du client et c’est une première dans le domaine du recyclage de données personnelles des particuliers. Reste à savoir si le groupement d’intérêt économique des Cartes Bancaires estimera bénéfique de pousser la démarche auprès d’autres banques pour bénéficier d’économies d’échelles. Un manque de fédération qui pour le moment profite au Crédit Agricole, pionnier du recyclage français de la carte bancaire !

 

 

 

 

 

2 thoughts on “Recycler les cartes bancaires du Crédit Agricole

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