Nous vous parlions l’année dernière de la réussite à l’internationale d’Autolib sans toutefois vous décrypter les usages et l’impact de ce mode d’autopartage. Faute avouée, faute à demi-pardonnée ?
Focus sur les usages d’Autolib.
Autolib, un mode d’autopartage pratique qui plait
Cofinancée par l’Ademe, une étude récente du bureau de recherche 6-t (dont les résultats ont été publié en mai dernier) portant sur l’utilisation des services d’autopartage en région parisienne consacre Autolib parmi les modes alternatifs au véhicule personnel.
Menée en ligne auprès de 1 169 usagers de solutions d’autopartage de novembre 2013 à janvier 2014, l’étude met en exergue des chiffres éloquents sur le mode d’autopartage en « trace directe » qu’est Autolib (i.e. l’usager pouvant déposer le véhicule dans n’importe quelle station Autolib / par opposition au mode « en boucle » qui oblige l’usager à re-déposer le véhicule là où il l’a emprunté) :
- « Autolib est un substitut à la voiture personnelle sans la contrainte du stationnement »
- En effet, 67% des utilisateurs considèrent que l’avantage d’Autolib provient du fait que des places de stationnement leurs sont réservées
- Ainsi, 62% des usagers reconnaissent avoir utilisé Autolib au moins une fois pour aller au travail
- « Autolib est une solution jugée plus pratique que les transports en commun »
- ¼ des usagers déclarent qu’Autolib est plus pratique et plus confortable que les transports en commun
- « Autolib est un geste écologiquement engagé sans le vouloir »
- L’utilisation d’un véhicule Autolib’ remplace 3 voitures particulières (et libère 2 places de stationnement) et constitue un bénéfice écologique
- Malgré ce constat seulement 6% des usagers d’Autolib’ se sont inscrits au service pour des raisons écologiques
Autolib, un mode d’autopartage qui concurrence tous les modes de transport
Si il parait évident qu’Autolib tend à réduire les temps d’utilisation de sa voiture personnelle, il s’avère également que le service d’autopartage de Bolloré capte des temps de trajets auparavant dédiés aux autres moyens de transports. Voici l’évolution de la part des usagers utilisant quotidiennement les différents modes de transport après l’abonnement à Autolib :
- -63% pour l’utilisation quotidienne de sa voiture personnelle après un abonnement Autolib
- -42% pour l’utilisation quotidienne de son deux-roues après un abonnement Autolib
- -25% pour l’utilisation quotidienne de son vélo après un abonnement Autolib
- -7% pour l’utilisation quotidienne de la marche après un abonnement Autolib
- -18% pour l’utilisation quotidienne des transports en commun après un abonnement Autolib
Ce constat est également le même pour l’utilisation des taxis.
La facilité d’usage d’Autolib et la densité de ses stations expliquent en grande partie le succès de ce mode d’autopartage en « ligne directe » mais n’encouragent malheureusement pas la multimodalité et de facto l’adoption de pratiques écomobiles. Comme le suggère l’étude, pour favoriser la multimodalité et l’ecomobilité, il faudra probablement étoffer les offres et les complémentarités entre différent types d’autopartage : Autolib sera peut-être l’autopartage au service de cette multimodalité !
Quelque soit le bout par lequel on prenne le problème on parvient toujours au même résultat en économie néolibérale : la faillite.La servitude volontaire qui prend la forme de la « Délégation de Service Public » (D.S.P.)fonctionne toujours suivant le même principe :les intérêts privés (Bolloré and Co)se partagent les profits tandis que la collectivité (le Bien Public)se partage les dettes.Le néolibéralisme (l’Etat au service des puissants intérêts privés)n’est viable ni économiquement,ni socialement,ni écologiquement,ni internationalement (cf Bolloré and Co qui fait de substantiels profits à l’ombre des dictatures africaines dans le cadre d’un capitalisme colonial rénové).Bref c’est un échec patent.Il convient d’en tirer TOUTES les conclusions.