Dans un entretien réalisé par le JDD, l’actuelle maire de Paris, Anne Hidalgo, a affirmé le 7 décembre 2014 vouloir « la fin du diesel à Paris en 2020, et si possible au-delà du périphérique ». Cette mesure doit être discutée le 9 février au Conseil de Paris dans le cadre de son plan antipollution.
L’interdiction du diesel à Paris d’ici 2020
La maire de Paris s’inscrit dans une logique d’éradication des véhicules très polluants, à l’échelle du Grand Paris. Afin, notamment d’améliorer la qualité de l’air, véritable enjeu de santé publique. Cette mesure s’inscrit plus largement dans le cadre du plan antipollution présenté au Conseil de Paris le 9 février prochain.
La maire de Paris ne veut pas se limiter aux mesures d’urgences actuellement en place en cas d’atteinte du seuil de concentration de particules fines : le stationnement résidentiel gratuit, comme on a pu le voir les 5 et 22 janvier derniers, mais aussi l’accès libre et gratuit à Vélib’ et Autolib’.
De plus, selon les propos d’Anne Hidalgo, les mesures exceptionnelles mises en place par l’État en cas de pic de pollution comme la circulation alternée (mise en place en septembre 2014 ) ne sont pas adaptées : » la circulation alternée a un côté absurde : on empêche de rouler des voitures récentes peu polluantes qui ont une plaque impaire alors que des voitures très polluantes qui ont une plaque paire peuvent circuler ».
La mairie de Paris veut donc une image forte et symbolique avec cette interdiction du diesel. Anne Hidalgo rappelle que cet objectif a été atteint pour toute la flotte de véhicules de la mairie en trois mois. A moyen terme, ce chantier s’inscrit dans une volonté de changer les modes de consommation des villes, ici les municipalités veulent montrer l’exemple. Un travail avec les maires d’autres métropoles européennes (Stockholm, Bordeaux, Barcelone, Rome) a été initié dans cette logique pour grouper les commandes de bus électriques.
Une mesure inscrite dans un plan d’envergure
Le plan antipollution ne se limite pas à cette mesure marquante. A moyen terme, la mairie de Paris a prévu un ensemble de mesures fortes pour lutter contre la pollution dans Paris et le Grand Paris :
- Identifier le niveau de pollution de chaque véhicule circulant, à partir de capteurs présents sur quatre portiques autour du périphérique, initialement mis en place dans le cadre de l’écotaxe.
- Mettre en place un suivi des camions qui traversent la capitale pour sanction, à partir des pastilles de transit à l’étude par le Ministère de l’Écologie.
- Développer des zones 100% piétonnes dans les 1er, 2ème, 3ème et 4ème arrondissement où « à l’exception des vélos, bus et taxis, seuls auraient le droit d’entrer les voitures des résidents, les véhicules d’urgence ou de livraison ». La mesure serait d’abord envisagée les weekends pour ensuite être généralisée. Mais la maire de Paris prévoit tout de même des exceptions pour les ménages les moins fortunés « possédant un vieux véhicule diesel qu’ils n’utilisent qu’occasionnellement ».
- Restreindre voire interdire la circulation des véhicules les plus polluants, notamment les cars de tourisme. Position qu’elle a réaffirmé dans un entretien au journal Le Monde le mardi 27 janvier 2015.
- Lancer une offre Utilib‘, un dispositif d’utilitaires électriques en libre-service, pour les commerçants et les artisans.
- Généraliser les zones 30 dans tout Paris, les zones 30 deviendraient la nouvelle norme.
- Lancer un plan vélo de 100 millions d’euros pour doubler le nombre de kilomètres de piste cyclable d’ici à 2020; sur deux axes (nord – sud et est – ouest).
La récente actualité et les alertes pollution qui ont fortement impacté la circulation dans la capitale en ce début d’année 2015 relancent le débat de la circulation automobile dans les zones très denses et de son impact sur la qualité de l’air. Rappelons nous que la réduction de la pollution était un aspect majeur du programme d’Anne Hidalgo lors du débat pour les municipales. Le Conseil de Paris validera-t-il cette mesure forte et plus largement le plan antipollution ? Réponse le 9 février.