L’Homme : batterie du futur ?

Les objets connectés (smartphones, tablettes, montres…), notamment ceux que l’on a avec nous en permanence, occupent à présent une place prépondérante dans nos vies. Et que nous soyons dans le train, en pleine nature ou dans la rue, c’est souvent au moment où nous en avons le plus besoin que les batteries de ces appareils menacent d’atteindre leur niveau zéro. Hors de la maison ou du bureau, difficile de trouver une prise de courant à proximité. Un constat s’impose alors : pourquoi n’utiliserions-nous pas notre propre énergie pour recharger nos téléphones et appareils mobiles ? En effet, la chaleur dégagée par notre peau ou les mouvements de notre corps pourraient peut-être nous libérer enfin de notre aliénation au(x) chargeur(s).

Le corps humain : nouvelle source d’énergie ?

L’effort placé sur les panneaux solaires, les éoliennes et d’autres énergies renouvelables a malheureusement mis de côté une source écologique et surtout inépuisable : l’énergie humaine. Sous-utilisée, elle est pourtant exploitable et utilisable dans notre vie de tous les jours. Un certain nombre d’études et d’expérimentations visent aujourd’hui à définir comment utiliser au mieux cette source d’énergie et ainsi réduire les problèmes de chargement de nos appareils, que nous rencontrons au quotidien.

L’énergie humaine peut être récupérée de plusieurs manières :

Une d’entre elles consiste à stocker de l’énergie grâce à un système de capteurs. On peut par exemple équiper les trottoirs, pistes de danse ou encore tapis des salles de sport afin de récupérer l’énergie produite lorsque nous marchons, sautons ou courons. Il y a quelques années, la société POWERLeap a créé un trottoir capable de récupérer l’énergie produite par les pas des piétons sur le sol afin de l’utiliser pour alimenter des lampadaires. On peut très bien imaginer généraliser ce type de technologies à tous les lieux cités précédemment. L’intérêt majeur de l’initiative est d’exploiter au mieux l’énergie générée dans des endroits très fréquentés et/ou où les individus se dépensent beaucoup.

Une autre permet d’utiliser l’énergie produite grâce au pédalage. Vous avez certainement remarqué à la Gare Montparnasse ou dans d’autres gares parisiennes un système novateur mis en place par la SNCF. Il s’agit de recharger son téléphone en pédalant. Ainsi, plus l’usager pédale, plus il fournit l’énergie nécessaire pour faire remonter le niveau de charge de sa batterie.

www.faiteslepleindavenir.com/
Source : www.faiteslepleindavenir.com

Les moyens de récupération d’énergie humaine pré-cités sont difficiles à mettre en place chez des particuliers car ils nécessitent des investissements lourds et des systèmes complexes. Ils sont donc davantage utilisables et exploitables à grande échelle. La clé du problème serait donc de trouver une solution permettant à l’homme d’agir lui-même au service de l’autonomie des objets qu’il utilise au quotidien. De nombreuses initiatives visent à éliminer les batteries, piles ou fils de rechargement des objets afin de leur permettre une complète autonomie énergétique. En outre, l’objet, en mouvement grâce à l’homme, récupérerait et stockerait l’énergie nécessaire pour se recharger lui-même. Ce dernier serait ainsi libéré de toutes les contraintes inhérentes au rechargement des ses appareils.

2016 : la fin des piles traditionnelles ?

L’entreprise grenobloise EnerBee s’est justement penchée sur le sujet. Son objectif est clair : éradiquer les piles de nos objets connectés.

Pour cela, la start-up iséroise a mis au point un micro-générateur qui exploite les mouvements (générés grâce à l’homme) des objets pour produire, stocker leur énergie afin qu’ils s’auto-alimentent. C’est l’association du magnétisme et de la piézo-électricité qui permet cela. En outre, les mouvements détectés, qu’ils soient lents ou rapides, réguliers ou non, de très faible ou forte amplitude, sont capables de générer de l’énergie électrique. EnerBee vise principalement les objets de petite taille et basse consommation à date. Aussi, l’entreprise continue ses recherches afin de réduire au maximum les dimensions de ses générateurs et ainsi élargir le potentiel d’utilisation de ces derniers au sein des objets de notre quotidien.

Prototype d’un générateur EnerBee – Source : http://www.enerbee.fr
Prototype d’un générateur EnerBee – Source : http://www.enerbee.fr

Et les champs d’application s’avèrent multiples : objets connectés (montres, bracelets…), équipements de nos maisons (thermostats intelligents, télécommandes…), appareils utilisés dans les locaux d’entreprises (variateurs de lumière, détecteurs d’ouverture de portes…). Intégrer la technologie mise au point par EnerBee permettrait de pallier un certain nombre de contraintes : réduire les coûts liés à l’installation de câbles et au rechargement des batteries, faciliter les conditions de travail des salariés des entreprises, limiter l’aliénation des hommes au rechargement des objets du quotidien.

La start-up grenobloise a annoncé au début du mois un investissement de 4 millions d’euros afin de produire ses micro-générateurs. La commercialisation est prévue pour la fin de l’année 2016. Pierre Coulombeau, PDG, annonce un prix autour de quelques euros la pièce. Bien qu’aucun nom n’ait été officialisé, le produit serait actuellement en test dans plusieurs entreprises.

Compte tenu du nombre de piles produites chaque année dans le monde (environ trente milliards), l’innovation d’EnerBee pourrait venir chambouler le marché des piles boutons traditionnelles.

Pour aller plus loin :

La batterie domestique Tesla : vers une autosuffisance énergétique ? 

[Infographie] Battle pour la future batterie

La pile écolo PILO: Shake it to power !

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Back to top