Le Solar Impulse aura prochainement un frère jumeau amateur des océans, il s’agit d’Energy Observer, le tout premier navire-hydrogène au monde. Actuellement en cours de travaux à Saint-Malo, son équipage composé de deux aventuriers Français, Victorien Erussard et Jérôme Delafosse, prévoit de rejoindre le large dès l’été prochain. Ces deux amateurs de la nature et du voyage ont décidé de réaliser un tour du monde pour promouvoir les énergies renouvelables et la transition énergétique.
Le bateau, une véritable prouesse technologique
Avant de devenir ce qu’il est aujourd’hui, Energy Observer a été une légende. Ce catamaran d’origine canadienne, a été le premier à franchir la barre symbolique des 500 milles en 24 heures en 1984. Il a ensuite enchaîné les trophées en remportant celui de Monaco-New York en 1985 et de Jules Vernes en 1994.
Aujourd’hui, Energy Observer promet de franchir une nouvelle barrière encore plus haute, celle de naviguer autour du monde sans laisser de traces écologiques. Le défi est surtout technologique, puisqu’il s’agit d’embarquer des équipements permettant de produire et de stocker l’énergie, mais aussi d’optimiser sa consommation.
Depuis 2015, une équipe pluridisciplinaire de 30 personnes a travaillé dans le plus grand secret sur le redesign et la transformation du navire. Parmi ces experts, une équipe de chercheurs du CEA-Liten, sous le pilotage de Florence Lambert, a travaillé sur le choix et l’installation des équipements énergétiques. Energy Observer sera doté de deux éoliennes à axe vertical, 3 types de panneaux photovoltaïques répartis sur une surface de 130 m², un kite de 50 m² pour la traction, deux moteurs électriques réversibles pour l’hydrogénération grâce à l’eau de mer, ainsi qu’un système de stockage d’énergie.
Chacune de ces technologies est une innovation à part entière, et l’intégration de ce mix énergétique au sein d’une seule structure mobile constitue le plus grand défi pour les chercheurs. Energy Observer est finalement un laboratoire flottant, permettant de tester les technologies de demain en conditions extrêmes. L’objectif sera donc de garder un niveau de confort énergétique similaire aux conditions actuelles en tirant profit des différentes sources d’énergie renouvelable disponibles.
Le projet, un tour du monde en 101 escales durant 6 ans
Au-delà de l’exploit d’un tour du monde en bateau 100% vert, il y aura une opportunité d’aller à la rencontre des acteurs du changement autour du monde, ceux qui œuvrent pour la transition énergétique et travaillent sur les solutions aux problématiques énergétiques actuelle. L’équipage a donc dessiné un chemin maritime sur une durée de 6 ans, avec 101 escales à travers 50 pays. Les escales couvriront des lieux emblématiques comme des îles autonomes en énergies, des écosystèmes sensibles, et des sites de patrimoine mondial. L’objectif sera d’éduquer et de sensibiliser à la question environnementale, mais aussi la recherche de solutions qui existent de par le monde.
Aujourd’hui le projet a déjà reçu beaucoup d’encouragement, il a été parrainé par Nicolas Hulot, président de la Fondation Pour la Nature & l’Homme, et Florence Lambert la Directrice du CEA-Liten qui s’est chargé du développement des solutions énergétiques à bord. L’UNESCO s’est engagé également entant que partenaire institutionnel, et des entreprises privées ont décidé de participer au financement du projet. Le projet n’a pas encore fermé la porte pour de nouveaux partenaires désirant de participer à cette aventure.
La prochaine étape est la finalisation des travaux d’ici le printemps prochain, l’Energy Observer quittera ensuite Saint-Malo direction Paris où il sera officiellement baptisé.