La progression du marché du drone en France et à l’international ne cesse de croître. En effet, selon les chiffres de l’institut GFK, les ventes ont pratiquement triplées entre 2014 et 2015 (100 000 en 2014 contre 286 019 en 2015). Alors que plusieurs grands acteurs du transport et de l’énergie comme la SNCF ou ENGIE les utilisent déjà pour surveiller leur large réseau et qu’il existe même déjà une discipline sportive dont la première édition a été remportée par un français, posons nous la question de savoir quelles peuvent être les applications des drones pour rendre une ville encore plus intelligente.
Les différents projets pour une utilisation du drone pour rendre une ville plus intelligente à tout pour plaire aux municipalités. Cependant, un certains nombres d’obstacles se dressent encore face à leur libre évolution en milieu urbain. La gestion des nuisances sonores, la protection de la vie privée et de la sécurité des citoyens, ou encore la mise en place d’un espace aérien harmonieux sont autant de prérequis à l’utilisation des drones qui nécessitent un encadrement clair par une loi ad-hoc.
Quelques projets innovants
La Poste et son drone livreur :
A l’instar du géant américain Amazon, La Poste a livré son premier colis par drone le 14 décembre 2016. Après deux ans de tests et une première apparition très remarquée en septembre au cours de laquelle un drone lesté d’un colis de 3 kilogrammes a remonté les Champs-Élysées, La Poste compte perfectionner son acheminement en livrant un colis par semaine à une entreprise située dans le var en empruntant un couloir aérien bien défini.
La compagnie d’assurance Direct Line et son drone lumineux ambulant :
Le projet Fleetlights souhaite voir diminuer le nombre d’incidents qui se multiplient à la tombée de la nuit. Le dispositif conjugue un smart phone et des drones. En effet, un piétons, joggeur, cycliste voir même conducteur peut appeler et commander un ou plusieurs drones autonomes, via une application. Grâce à la position GPS de l’appelant, les drones le rejoignent et le suivent tout au long de son trajet. Pour les utilisateurs de véhicules, le drone utilisé va posséder trois lampes au tungstène. Pour les autres, une seule lampe sera intégré au drone, mais celle-ci sera capable d’éclairer une grande surface. Ils peuvent voler durant 30 minutes et en cas de problème, un autre drone sera envoyé sur place.
Sunflower labs et son drone vigil :
Sunflower Labs a créé Sunflower Home Awareness System, des lumières extérieures couplées à un drone qui permettent de surveiller votre jardin et détecter toutes intrusions. Ces lampes fixes sont équipées d’un panneau solaire pour la recharge, d’un détecteur de mouvement sur 360°, de capteurs de vibrations et même d’un haut-parleur pour envoyer une alarme lors d’intrusions. Si les lampes détectent une anomalie, un message est directement envoyé à l’habitant des lieux. Celui-ci peut alors décider d’envoyer le drone pour inspecter les environs tout en ayant un retour vidéo. Si la visite est suspecte, un signal d’alarme puissant retenti et un appel direct aux autorités peut s’effectuer depuis l’application. Une phase de tests aura lieu courant 2017 pour ce prototype.
L’université de leeds et son projet de maintenir les infrastructures de la ville :
Dans le registre du maintien de la voie publique et du mobilier urbain, La Poste a lancé l’offre Proxi Vigie, qui permet au facteur de remonter à la ville ou tout particulier les éventuelles dégradations des infrastructures de la ville. Une équipe de l’Université de Leeds entend confier ces tâches à une flotte de drones qui garderait un œil vigilant sur les rues de la ville et alerterait les services communaux dès qu’une intervention est nécessaire et aimerait aussi que les drones assurent eux-mêmes la réparation des dégâts. Le coût de ce projet s’élève à 5,85 millions d’euros. Il se décompose en trois branches de recherche, chacune portant sur un type de machine assignée à une tâche spécifique. Une des branches, baptisée « perch and repair » , consiste à développer des drones capables de se percher sur des structures tels des oiseaux, pour ensuite les réparer. Les scientifiques ont clairement la réparation de lampadaires en tête. Une autre branche de recherche, baptisée « perceive and patch » s’attachera à développer des drones de surveillance évoluant dans les rues de la ville, pour détecter et réparer de manière autonome les nids de poule sur les routes. Le troisième champ de recherche, « fire and forget » , se focalisera sur la mise au point de robots pouvant fonctionner de manière autonome et durable à l’intérieur des canalisations de la ville, afin d’y effectuer des inspections, réparations, mesures et rapports en tous genres.
Airbus et son projet de drone taxi :
Airbus Group a présenté un concept d’appareil associant son domaine de compétence (les aéronefs) à celui des véhicules de transport sans pilote. Baptisé Vahana ou CityAirbus (dénominations différentes en interne et en externe pour brouiller les pistes), le projet a été développé par une unité travaillant directement au sein de la Silicon Valley. Le système reposerait sur des drones de grande taille nommés zenHop que les clients pourraient emprunter en se rendant dans des héliports disséminés sur l’ensemble de l’aire urbaine, les zenHub. Quant aux bagages éventuels, ils seraient pris en charge par un service dédié, zenLuggage.
Entre fiction et prototypes, les projets de drones urbains attendent avec impatience l’évolution, ou la définition d’une loi autorisant la libre circulation des drones dans l’espace public.
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