Le trafic aérien est responsable de 2,5% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, selon la DGAC – la direction générale de l’aviation civile. Dans un contexte de croissance rapide du secteur, les initiatives pour réduire son impact sur l’environnement ne cessent de se multiplier…
Le voyage durable à l’honneur avec Lab’Line for the Future
Dans le cadre de sa politique de développement durable, Air France a lancé en octobre dernier Lab’Line for the Future, avec 14 partenaires. L’ambition est de proposer pendant 1 an des produits et des services innovants pour un voyage durable, autour de la ligne Paris-Toulous d’Air France. Ces innovations sont présentées tous les deux mois; une opportunité pour start-up et PME de promouvoir leurs produits dans le cadre d’évènements spécifiques.
Un vol Paris-Toulouse qui carbure au « vert »
Depuis le 21 octobre dernier, le vol hebdomadaire Paris-Toulouse est alimenté en biocarburant, à hauteur de 10%. Ce biocarburant, le Farnesane, est développé à partir de canne à sucre fermentée, par Amyris, une entreprise partenaire de Total.
Le Farnesane, désormais certifié par l’ASTM, rejette théoriquement 80% de CO2 de moins qu’un carburant classique et 60% de moins, une fois son acheminement vers la France pris en compte. Ainsi, mélangé au kérosène classique, le biocarburant permet de réduire de 6% les émissions de CO2 sur un vol Paris-Toulouse. Même si ces gains ne sont pas énormes à l’heure actuelle, les premiers résultats sont encourageants pour le projet.
Certains freins restent néanmoins à lever pour pouvoir développer et généraliser l’utilisation du Farnesane, et faire un véritable bond vers le « voyage vert » :
- Tout d’abord son coût : jusqu’à huit fois plus cher qu’un carburant classique, le Farnesane est une option coûteuse et pas forcément en phase avec l’ambition d’Air France de renouer avec la croissance à travers son plan stratégique Perform 2020.
- Ensuite son origine : la technologie repose aujourd’hui sur l’exploitation de sucres issus de la filière agroalimentaire. L’ambition est de pouvoir utiliser les sucres extraits des parties non alimentaires de plantes.
Même si les bénéfices environnementaux sont encore relativement faibles, Lab’line for the Future a le mérite de prouver la viabilité des biocarburants dans l’industrie aéronautique. Le bilan de cette année d’expérimentation permettra de tirer des enseignements et d’identifier les leviers de développement à grande échelle du biocarburant. Peut-être s’agira-t-il également d’un point de départ pour inciter au développement de la filière en France, et permettre de diminuer les coûts.