Vivant dans une société en constante urbanisation, l’expansion des villes a atteint des records ces dernières années (70% de la population mondiale habite dans des villes de plus de 100 000 habitants). Cependant, avec les nombreux enjeux écologiques, environnementaux et sociaux, l’urbanisme écologique est devenu un élément central dans l’extension de nos villes, permettant ainsi de développer les espaces verts.
Ces espaces de détente et de repos ont un réel impact positif sur leur environnement, autant pour l’effet déstressant/apaisant sur les habitants que pour la réduction de la pollution citadine. Cependant, avec le développement excessif de nos cités, les espaces sont de plus en plus poussés vers les périphéries de la ville.
De plus, une nouvelle branche extrêmement innovante, issue de la robotique et combinant plusieurs terrains d’excellence, a fait son apparition : la robotisation des plantes.
De nombreuses découvertes ont permis d’affirmer que la plante est un être complexe, dotée d’une capacité à communiquer, à s’adapter et à évoluer. La plante ferait preuve d’innovation pour survivre et même de mémoire. Considérant cette preuve d’intelligence, le potentiel des plantes est considérable.
La fusion entre la robotique et le monde végétal ouvre donc des portes inexplorées que certaines entreprises ne se gênent pas d’exploiter.
Flora Robotica, un acteur majeur de la robotique végétal
Flora Robotica est un projet qui s’étend sur 4 ans et qui regroupe une équipe pluridisciplinaire, combinant des compétences dans le domaine de l’informatique, la robotique, la biologie moléculaire et cellulaire, la zoologie, l’architecture, l’ingénierie et la mécanique, et répartie sur 4 pays, la Pologne, l’Autriche, le Danemark et l’Allemagne. Ce projet est focalisé sur un objectif révolutionnaire : combiner des plantes avec des robots, permettant ainsi aux deux entités de collaborer et d’en tirer les bénéfices de chacun.
Pour permettre un échange de bénéfice, il faut tout d’abord comprendre le fonctionnement profond de la plante. C’est pourquoi, différentes mesures ont été faites (quantité d’eau demandée, température, besoins nutritionnels, etc.) pour pouvoir trouver une symbiose entre les deux entités.
La symbiose permet de tirer les bénéfices de chacun pour compenser les points faibles de l’autre. Par exemple, la plante n’a pas de système nerveux ou de cerveau, alors que l’informatique et les calculs mathématiques permettent d’obtenir une certaine logique. La robotique serait alors une manière d’aider la pousse des plantes, permettant ainsi de contrôler la forme de la plante, mais aussi de la faire pousser plus forte et en meilleure santé.
La finalité de ce projet est de créer une société de « robots-plantes » qui permettraient de réinventer l’architecture et nos espaces de vie. L’urbanisation écologique des smart cities serait alors facilitée par ces robots-plantes car elles pousseront selon nos envies, tout en respectant leurs besoins, permettant ainsi de créer des murs végétaux, des toits verts, etc., créant ainsi une réelle harmonie entre nos quartiers, nos bureaux, nos espaces de jeux et le monde végétal.
En allant un cran plus loin, il serait possible d’étendre cette invention à l’agriculture et donc permettre une réelle expansion de l’agriculture urbaine.
De la robotique à l’agriculture, la nourriture de demain ?
Les « nerds » fermiers ont tenté de répondre à cette problématique. En associant le constat de Caleb Harper selon lequel il s’écoule 11 mois entre le moment où la pomme est ramassée et le moment où elle est commercialisée, le fait que certains pays sont en pleine crise alimentaire et que les OGM font maintenant partie de notre quotidien, il devient alors essentiel de développer une agriculture qui nous corresponde, au plus proche du consommateur. La robotique pourrait alors permettre de changer notre perception de l’agriculture et notre façon de consommer.
Les plantes savent s’adapter et dépendent de leur environnement (la pluie, l’exposition au soleil, etc.). De ce fait, une tomate qui pousse en France et une autre qui pousse au Mexique n’auront pas la même couleur ou la même chair. Il est alors judicieux de collecter et de comprendre toutes ces différences. Pour ce faire, Caleb Harper a « digitalisé » le climat. En collectant toutes les données liées au climat autour de la Terre, l’équipe a produit des recettes de climat qui, une fois chargées sur un « food computer », permettent de faire pousser ce que l’on souhaite.
Il est alors possible de refaire pousser des tomates disparues depuis 150 ans en recréant les mêmes conditions climatiques. Grâce à cette nouvelle sorte d’agriculture, la pousse des aliments est 4 à 5 fois plus rapide avec une réduction d’eau de 70%.
Dans un futur proche, Caleb Harper est persuadé qu’on aura tous ces boites dans nos foyers.
De l’agriculture immobile à la plante mobile
Avec ces nouvelles entreprises, projets et start-up nous revisiterons la végétalisation de nos villes. Cependant, quant est-il de vos plantes personnelles qui se trouvent à votre bureau ou domicile ?
Selon une étude, posséder une plante sur notre bureau permet de diminuer de 30% la fatigue et 45% les maux de tête. Il est alors essentiel de renouer avec nos amis verts. La start-up Still Human propose de rendre votre plante indépendante. Pour ce faire, la start-up a conçu un bas robotisé, Ga.ia., en forme de roue qui lui fournit tout ce dont elle a besoin. En effet, grâce à des capteurs, Ga.ia. assouvit les besoins de votre plante. De plus, étant en forme de roue, la plante peut se déplacer pour aller se mettre au soleil si besoin, se protéger lorsqu’il y a du gel ou de forts intempéries… Ga.ia. vous préviendra aussi quand le stock d’eau sera vide (par exemple), via des LEDs. Votre plante sera donc mobile et indépendante, permettant d’augmenter sa durée de vie.
L’impact positif sur ses citadins a amené de nombreuses entreprises de robotique à fusionner les technologies d’aujourd’hui au monde naturel. C’est le cas de l’Institut de technologie de Gênes, qui a développé des racines robotisées en étudiant les racines naturelles des plantes. Ces dernières ont une réelle compétence d’adaptation et de déploiement.
Ces nouvelles technologies représentent-elles alors un tournant dans notre siècle ? Nous savons qu’il est alors possible de modéliser notre végétation urbaine selon nos envies et d’utiliser les plantes comme « animal de compagnie » grâce au développement de la robotique, mais qu’en est-il des horizons plus lointains ?
En effet, tourné depuis de nombreuses années vers les étoiles, l’homme cherche à conquérir l’espace et à s’implanter sur de nouvelles planètes. Les robots-plantes seraient alors la solution la plus envisageable. « Ils pourraient atterrir sur une planète, s’y implanter grâce à leurs racines et en même temps analyser le sol et l’atmosphère. Des systèmes plus grands pourraient aussi être adaptés pour effectuer des opérations de recherche. » L’exploration spatiale n’attend alors plus qu’eux !!!