En tant que partenaire, Wavestone était présent mardi 16 mai à l’évènement « Matinée et Trophées de la transition Énergétique » animé par la rédaction de l’Usine Nouvelle. Deux temps forts ont rythmé celui-ci : les discussions autour de la transition énergétique de l’industrie française au travers d’interviews et de témoignages croisés et la remise des prix de la 3ème édition des Trophées de la Transition Énergétique.
Une vraie dynamique autour de la transition énergétique tant du côté des acteurs du système énergétique que des utilisateurs d’énergie
Les discussions de cette matinée ont réuni plusieurs participants : du privé comme du public, start-up ou grand groupe, des acteurs de l’énergie, de l’industrie et du conseil. Ceux-ci ont montré toute leur implication dans la transition énergétique, chacun ayant agi sur différents facteurs. Certains ont revu leur politique afin de placer la réduction des consommations énergétiques et des émissions de CO2 au cœur de celle-ci. C’est le cas de Soprema, qui a fondé la sienne sur 3 piliers : économie circulaire, énergies vertes et valeur ajoutée des hommes par le collaboratif. Interface a, quant à elle, défini une mission zéro impact sur l’environnement d’ici 2020 basée sur 7 axes : zéro déchet, zéro émission nocive, énergie renouvelable, produits recyclables, transport, sensibilisation des parties prenantes et nouvelle façon de commercer. Des entreprises comme SKF et Aluminium Dunkerque ont mis en place un management de l’énergie en obtenant la certification ISO50001.
Les intervenants ont également témoigné des projets concrets qu’ils avaient entrepris. Ils ont ainsi abordé les sujets suivants : la rénovation d’installations vieillissantes, l’optimisation énergétique en adaptant la consommation aux besoins réels, des investissements dans de nouvelles technologies ou encore la mise en place d’installations utilisant des énergies renouvelables ou de la biomasse. Comme l’a souligné François Brottes, président du directoire de RTE, il est aussi possible de pratiquer l’effacement, permettant ainsi de réduire le coût de son électricité hors heure de pointe, de protéger le réseau électrique et de diminuer les émissions de CO2. Un des facteurs de réussite, partagé par tous, est l’implication des équipes. Certains, comme Arkema, mettent en place des subventions pour inciter la proposition de projets en interne.
Contribuer à la transition énergétique a pour le moment un coût. Aluminium Dunkerque dépense à titre d’exemple plusieurs milliers d’euros par an à cet effet. Par conséquent, pour encourager les entreprises à franchir le pas, l’ADEME aide financièrement celles qui souhaitent accroître leur performance énergétique et environnementale. L’agence déploie son action selon 3 axes majeurs, un premier axe de sensibilisation, un second de soutien à l’innovation et un troisième de mise à disposition d’un fond chaleur. Des résultats significatifs sont déjà visibles pour beaucoup de ces entreprises, autant sur le plan de la réduction des émissions de CO2 que sur celui de la diminution de leur consommation énergétique.
De plus en plus d’initiatives portées sur l’efficacité énergétique et des solutions autour du gaz
Évoqué par François Brottes, confirmé et réaffirmée par Vincent Chabrolle, directeur des marchés industriels chez Primagaz, le gaz est indispensable dans notre mix énergétique. En tant qu’opérateur hors réseau sur l’ensemble du territoire, Primagaz aide les industriels à passer du fuel lourd, très émetteur de CO2, au gaz naturel. Ces aides se traduisent par un accompagnement à la conduite du changement, de nombreux financements, la mise à disposition d’outils d’aide à la décision et un appui au pilotage de projets.
D’autres entreprises, indépendamment de Primagaz, contribuent à la transition énergétique via l’utilisation du gaz. C’est le cas, par exemple, de Sanofi qui a investi dans une chaudière « vapeur biomasse » à Goa en Inde, lui évitant ainsi l’émission de 500 tonnes de CO2 par an. Soprema a également misé sur le gaz. Cette entreprise a investi dans trois projets : utilisation de la trigénération dans leur usine italienne à Bergame, gazéification de la biomasse dans celle de Strasbourg et gazéification de la biomasse sur lit fluidisé à Sorgues. Avec la trigénération – qui permet de transformer le gaz en trois vecteurs : thermique, électrique et mécanique – l’entreprise parvient à une substitution de 60 % de l’électricité par du gaz naturel. L’objectif étant par la suite de remplacer le gaz naturel par du biogaz. Avec la biomasse, elle arrive à une substitution de la consommation du gaz naturel de 60 % pour le site de Strasbourg et 90 % pour celui de Sorgues. Enfin SKF a entrepris la rénovation du réseau de chaleur et le remplacement des chaudières gaz par une chaudière biomasse à Tours, lui permettant de réduire de 25% sa consommation énergétique.
L’efficacité énergétique attire de plus en plus l’attention comme en témoigne l’attribution d’un prix sur ce sujet dans le cadre du concours de la transition énergétique. Il a été remporté par la ville de Paris pour les actions qu’elle a entreprises auprès des écoles afin d’augmenter leur performance énergétique. Selon Bruno Berthon, directeur général chez Accenture : « l’efficacité énergétique est un enjeu majeur pour l’industrie européenne ».
L’omniprésence du digital
Le digital a été évoqué par bon nombre d’intervenants. Tout d’abord par François Brottes qui a rappelé l’enjeu de l’hybridation croissante des usages et des moyens de production d’électricité. Puis par Bruno Berthon qui a témoigné du potentiel incroyable que montrent aujourd’hui les nouvelles technologies. Selon lui, leur application au secteur de l’énergie et plus particulièrement à l’électricité va permettre d’accroître la productivité des installations et améliorer leur efficacité énergétique. Le digital représente ainsi de nouveaux gisements de valeurs pour les utilities, et est d’ailleurs un des trois mots qu’il a cité pour définir le futur énergétique : décarbonisation, digital, dual (modèle décentralisé versus centralisé).
Enfin, Ghislain de Pierrefeu, Senior Manager chez Wavestone a quant à lui parlé des dernières avancées de l’intelligence artificielle et son rôle dans la transition énergétique. Après l’hôtellerie, l’automobile et le transport, l’énergie est certainement la prochaine cible de la digitalisation. On assiste aujourd’hui à un vrai décollage des compétences liées à l’intelligence artificielle et à la donnée. En effet, ces dernières permettront de réduire les dépenses énergétiques et ce, à toutes les échelles : individu, maison, quartier, pays et continent. Pour illustrer une des utilisations de l’intelligence artificielle, on peut notamment citer le chatbot, programme informatique capable de simuler une conversation en langage naturel et permettant ainsi d’échanger de manière automatisée. Les énergéticiens doivent donc réussir ce challenge pour permettre aux consommateurs de maîtriser leur énergie, bénéficier de services énergétiques à forte valeur, telle que la maintenance prédictive, et de devenir acteurs des futurs « systèmes énergétiques décentralisés ». Arkema et Aluminium Dunkerque ont d’ailleurs réagi à cette intervention en expliquant leur intérêt croissant pour l’intelligence artificielle et leur volonté d’approfondir ce sujet.
Les actions phares des entreprises pionnières de la transition énergétique et les lauréats du concours
Retrouvez ci-dessous en infographie le résumé des actions menées par les entreprises participantes à la matinée, et le noms des lauréats du Trophée de la Transition Énergétique Usine Nouvelle.
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