[Infographie] Quels business models pour la Smart City ? (1/2)

Ce premier article d’une série de deux se propose d’explorer le sujet encore peu traité du financement des smart cities et de leur rentabilité. Qui doit financer la Smart City et quels projets ? Par quels moyens ? Comment définir la rentabilité d’un projet Smart City ? Quels sont les projets rentables ? Voici quelques-unes des questions auxquelles cet article tente d’apporter une réponse.

 

La smart city comme réponse aux enjeux urbains de demain

L’urbanisation massive et croissante que nous observons à l’échelle de la planète s’accompagne de changements économiques, environnementaux, politiques et technologiques majeurs. Le développement de la smart city apparaît comme une solution pour répondre efficacement à ces enjeux. Pollution atmosphérique et sonore, embouteillages, traitement et recyclage des déchets, gestion des ressources : tous ces problèmes doivent être traités afin d’améliorer la qualité de vie des habitants.

Le conseil des villes intelligentes (Smart City Council) définit la smart city comme « une ville dans laquelle les technologies digitales sont intégrées à toutes les fonctions de la ville ». (Pour plus de détails vous pouvez consulter l’article « Smart City, une formidable opportunité à notre portée » ici).

 

 

Un marché porteur

Les modèles d’affaires et les financements sont des sujets incontournables de la ville du futur. Selon une enquête menée par MarketsandMarkets aux États-Unis, ce marché passerait de 53,4 milliards en 2015 à 147,5 milliards de dollars en 2020. Il atteindrait ainsi une croissance de plus de 23 % par an.

Au-delà d’un marché porteur, l’aspect économique et financier de la Smart City est un déterminant majeur pour l’avenir des projets. En effet, c’est seulement en cas de bons résultats que la ville intelligente pourra être alors déployée à grande échelle. Dans le cas contraire, les projets resteront à l’échelle de micros-quartiers et îlots.

Cela pourrait même conduire à des territoires à deux vitesses, avec d’un côté les métropoles aux budgets conséquents qui auraient les moyens de s’offrir des services « intelligents » et ainsi apporter une valeur ajoutée à leurs habitants et une gestion optimisée des ressources; et de l’autre des villes qui n’auraient pas les moyens d’investir dans ce genre de projets, accentuant alors les disparités déjà existantes entre territoires dynamiques et territoires défavorisés (attractivité économique, décroissance, départ de la population, dégradation des infrastructures, etc).

En avril 2017, France Stratégie s’est posé la question du coût d’investissement et du financement de de la Smart City lors d’un cycle d’ateliers. On y constate un glissement de la Smart City « traditionnelle » de première génération vers la Smart City dite « relationnelle » de seconde génération :

Source: France Stratégie : coûts d’investissements et financement de la Smart City

La Smart City « traditionnelle » ou « de première génération » La Smart City « relationnelle » ou « de deuxième génération »
Exemples d’acteurs de la Smart City – Dans le domaine de l’infrastructure urbaine (Veolia, Vinci, Engie, Keolis, Transdev),

– Dans celui des technologies et de l’informatique (IBM, Microsoft, Orange

Les acteurs développant des applications d’information voyageur (Waze, Google Maps, Uber, Citymapper), ceux de la « Civic Tech »
Domaines de compétences Opérateurs urbains historiques, dans le domaine de l’infrastructure urbaine et dans celui des technologies et de l’informatique Entreprises du monde du numérique (Pure Players)
Vision proposée Vision « optimisation » des process et des flux Vision « relationnelle » de la ville : les services numériques sont adressés directement aux usagers finaux
Modèles d’affaires Business to government (B2G) : intervention directe auprès des collectivités à travers les marchés publics

Business to customer (B2C) : disruption de la relation des collectivités à leurs administrés, sans passer par une logique d’appel d’offres

Services proposés Services rémunérés par les collectivités

Services proposés gratuits ou peu chers pour l’usager : la rémunération des entreprises se fait par la revente de données collectées et/ou le push de publicités ciblées (grâce à la mise à disposition à titre gratuit de ces données par les usagers)

 

Des modèles économiques innovants

Cette évolution et l’arrivée de nouveaux acteurs permet le développement de nouveaux business models (ou modèles économiques). Un business model correspond à la manière de tirer des revenus d’une activité. Il est aussi souvent associé au ROI (retour sur investissement) qui est un indicateur financier permettant de calculer le montant d’argent gagné ou perdu investi dans un projet.

Ci-dessous, une infographie recensant les principaux business models pour la ville intelligente. Bien que certains restent très théoriques, d’autres ont pu être testés à petite échelle.

Pour autant, la performance économique des projets de ville intelligente reste difficile à évaluer à l’heure actuelle. Leur caractère relativement récent, leur application encore partielle (ou sur un territoire réduit) des critères d’évaluations encore peu nombreux sont les freins à lever pour parvenir à mieux évaluer ces modèles d’affaire.

Sources :

http://www.strategie.gouv.fr/debats/couts-dinvestissements-financement-de-smart-city

« Smart City : gadget ou création de valeur collective ? L’évaluation socio-économique appliquée à la ville intelligente à travers cinq études de cas, par CITIZING et OpenCitiz pour le Groupe Caisse des Dépôts, Syntec Numérique, Advancity et Systematic Paris-Région, novembre 2017 »

« Le nouveau zonage en aires urbaines de 2010, Chantal Brutel et David Levy, INSEE Première, no 1374, octobre 2011. »

« Qui paiera la ville (de) demain ? Etude sur les nouveaux modèles économiques urbains, par Ibicity, Acadie, et Espelia pour l’ADEME, l’AMF et PUCA, janvier 2017 »

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