Selon François Loos, président de l’Ademe et ancien ministre de l’industrie, le développement de l’éolien terrestre n’en est qu’à ses débuts : de 17 gigawatts (GW) aujourd’hui, il passera en 2030 à 33 GW. D’ores et déjà 95% de la puissance installée est raccordée au réseau de distribution, soit l’équivalent de six réacteurs nucléaires. Mais ce développement rapide est un casse-tête pour le gestionnaire de réseau.
En effet, les centrales éoliennes lui imposent deux nouvelles contraintes : la production intermittente et difficilement prévisible ainsi qu’un problème de fond de localisation des éoliennes sur des sites bien ventés mais éloignés des métropoles consommatrices. Ces nouvelles contraintes électriques amènent ERDF à adapter ses flux sur un réseau conçu sur la philosophie d’un système électrique centralisé relié aux consommateurs finaux par des grandes artères de distribution.
Alors comment adapter notre réseau à cette production d’énergie diffuse ?
Ces évolutions exigent de mettre au point des outils capables de maintenir en tout point le niveau de tension, condition essentielle de la qualité de l’électricité apportée à chaque consommateur.
Et dans ce contexte, Venteea fait son apparition. Venteea, comme « Voir l’Energie Naturelle Transformer l’Exploitation de l’Electricité dans l’Aube », est un projet de recherche qui mise sur les possibilités offertes par les smart-grid pour intégrer plus efficacement l’énergie éolienne dans les réseaux électriques. Ce projet pilote va notamment permettre d’étudier le stockage de l’énergie au niveau des moyens de production décentralisés afin de limiter les perturbations, lisser les fluctuations de la production d’électricité et d’optimiser les coûts de raccordement.
Venteea est déployé depuis le 6 décembre 2012 dans un milieu rural de l’Aube, département qui concentre le plus d’éoliennes de moyenne et forte puissance en France. Aux côtés de partenaires industriels et universitaires, ERDF investit 23,4 millions d’euros (dont 8,7 millions d’euros subventionnés par l’Ademe grâce au prix du Programme d’Investissement d’Avenir) à Vendeuvre-sur-Barse pour créer un véritable laboratoire. Les électriciens Enel et Schneider Electric et le fabricant de batteries Saft investissent également sur ce projet pilote dans l’espoir de développer de nouveaux équipements ou services à déployer et commercialiser à grande échelle. Puisqu’aujourd’hui ou demain, une modification profonde de l’exploitation des réseaux s’impose…
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