Île-de-France : la géothermie fait son trou

Le 23 avril, les villes d’Arcueil et Gentilly (92) ont annoncé, en collaboration avec le Sipperec*, la construction d’une installation de géothermie profonde. Celle-ci ira capter l’énergie de la Terre pour ensuite la convertir en chaleur qui alimentera les foyers val-de-marnais.

L’installation sera composée d’une centrale géothermique, d’un réseau de chaleur de 13km et de trois chaudières d’appoint de gaz à condensation. La construction doit débuter en mai 2013 pour une inauguration en juin 2015 et coûter au total plus de 32 millions d’euros. C’est COFELY, filiale de GDF SUEZ, qui a été choisie pour construire et exploiter le réseau de chaleur qui sera alimenté par géothermie, au moins pour les 30 premières années.

Malgré des investissements importants, les bénéfices à moyen et long terme séduisent les collectivités

Baptisé Argeo, ce projet s’inscrit dans le Schéma Régional du Climat de l’Air et de l’Energie (SRCAE). En produisant 100 GWh par an, cette installation géothermique permettra en effet de couvrir les besoins en chauffage et en eau chaude de 10 000 logements sur les deux communes du Val de Marne.

D’autre part, en dépassant le seuil des 60% d’alimentation par énergie géothermique, ce projet fait d’une pierre deux coups : en plus d’éviter le rejet de 14 600 tonnes de CO₂ par an, il permettra aux usagers de bénéficier d’une TVA à 5,5%.

Encore trop peu connue, cette source d’énergie renouvelable commence à faire son trou ! C’est le cas de le dire, en particulier dans le bassin parisien. Outre le projet Argeo, le 12 avril dernier l’hôpital Paul Guiraud de Villejuif a choisi de se raccorder au réseau de géothermie de la Semhach. Et il y a quelques jours, le mythique cinéma Louxor a ré-ouvert ses portes après des années de rénovation et est désormais le seul cinéma de France à utiliser l’énergie géothermique.

Un exemple à suivre dans toutes les régions françaises à potentiel géothermique afin d’atteindre l’objectif fixé par le Grenelle : d’ici 2020, multiplier par six la production de chaleur géothermique par rapport à 2006.