Au Japon l’éolien est devenu un pilier de la stratégie de diversification énergétique et, parmi les nombreux projets, la construction du parc d’éoliennes flottantes au large des côtes de Fukushima est tout un symbole.
L’éolien offshore : espoir de reconstruction industrielle
Lancé en 2012, il prévoyait initialement une capacité de 16 MW. Le gouvernement a annoncé en janvier dernier qu’il visait désormais une capacité de 1GW, ce qui le placerait premier projet mondial de parc flottant de grande envergure. La mise en service de 143 éoliennes flottantes, à 16 km des côtes, est prévue pour 2020. Elle permettra de survenir à la fermeture des 50 réacteurs nippons et d’atteindre l’objectif d’un mix composé à 100% d’énergies renouvelables.
Les turbines flottantes permettront de tirer profit des vents puissants et de l’espace disponible au large des côtes japonaises, dont la profondeur, supérieure à 50 mètres, rend difficile l’ancrage de fondations sur les fonds marins.
Dans le cadre du projet, en partie financé par le gouvernement, le ministère de l’économie et de l’industrie a lancé un appel d’offre public et missionné un consortium de dix entreprises, en partenariat avec l’université de Tokyo (Marubeni -projet intégrateur, Mitsubishi, Mitsubishi Heavy Industries, IHI Marine United, Mitsui Engineering & Shipbuilding, Nippon Steel, Hitachi, Furukawa Electric, Shimizu et l’information et de la recherche Mizuho).
La préfecture de Fukushima entend développer avec ce projet une industrie éolienne locale en concentrant les activités de recherche et développement, la fabrication et les services d’installation afin de redynamiser son économie.
L’éolien flottant : un nouveau marché à saisir
Le potentiel économique de ce nouveau marché attire au niveau mondial de nombreux groupes industriels et bénéficie du soutien de plusieurs gouvernements et fonds publics. Les fonds marins à faible profondeur sont en effet peu nombreux (pour la plupart en mer du Nord), alors que de nombreux gisements éoliens de qualité, aux vents plus fréquents et moins turbulents, sont localisés sur des fonds marins très profonds. C’est le cas du bassin méditerranéen, sur lequel le projet « Provence Grand Large » annoncé en janvier, devrait obtenir un financement de 37 millions d’euros de l’Union Européenne pour l’installation de 13 éoliennes en 2016. Les fermes flottantes présentent également l’avantage de s’étendre sur des zones géographiques plus larges : aux États-Unis, le potentiel offshore est triplé si les éoliennes sont déployées à plus de 60 m de profondeur.
Les États-Unis ont d’ailleurs annoncé un projet de collaboration, entre le département US à l’énergie (DOE) et le ministère britannique de l’énergie et du changement climatique (DECC) pour financer un programme de recherche et d’expérimentation de nouvelles technologies d’éoliennes flottantes.
Comme pour les éoliennes à ancrage au sol, différentes technologies existent en laboratoire, pour relever les défis techniques de stabilisation des turbines, soumises à des vents extrêmes. Cette stabilité impactera non seulement la production mais également la solidité et par conséquent le nombre d’opérations coûteuses de maintenance au large.
Solution pour le Japon et pour d’autres territoires, les expérimentations d’éoliennes flottantes se multiplient. Si les territoires à exploiter sont nombreux, leur potentiel économique est à démontrer (sachant que l’objectif est d’atteindre en 2020 une parité avec le prix de l’électricité produite par une éolienne offshore standard, soit 82 euros le MWh environ). Mais, ces différents projets voyant le jour annoncent l’engagement des industriels sur un nouveau marché à saisir.
Les 50 réacteurs du Japon représentent 44GW de capacité. Il va falloir voir ce que produit le vent à proximité des cotes du Japon, mais à grande échelle on ne dépasse nulle part 35% de charge, il faudrait donc environ 100GW pour produire une quantité équivalente d’électricité.
De plus pour les coûts, le parc français de St Brieuc est en réalité à plus de 200€/MWh (cf http://www.cre.fr/documents/deliberations/avis/eoliennes-en-mer/consulter-la-deliberation
et calculer). Ce n’est pas vraiment une exception française, les estimation en Angleterre étant autour de £140 (165€), et l’objectif 2020 étant vers £100 (120€), cf http://www.guardian.co.uk/environment/2012/jun/13/offshore-wind-power-cost
Ici, c’est le premier exemplaire qui sera en place en 2020, et non ceux optimisés en coût.
Le problème de ce type de rapport inexact c’est qu’il cache qu’en réalité le Japon est en train de revenir au charbon et à sa pollution, avec une série de centrales remises en service, et 2,6GW commandés :
http://www.smh.com.au/business/japan-turns-back-to-coalfired-power-plants-20130425-2ihb0.html