Les énergéticiens, opérateurs historiques en tête, sont très dépendants des collectivités
Les collectivités territoriales sont de grandes consommatrices de gaz et d’électricité – en premier lieu pour chauffer et éclairer leurs bâtiments : mairie, écoles et crèches pour les communes, salles de sport et équipements culturels pour les EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale), collèges pour les départements, lycées pour les régions, immeubles d’habitation pour les offices publics de l’habitat… Vient ensuite le poste de l’éclairage public (pour les communes ou intercommunalités) auquel s’ajoute parfois celui des transports en commun.
Une collectivité qui change de fournisseur, c’est un chiffre d’affaires important qui disparaît pour lui (un total, 2,20 milliards d’euros TTC ont été dépensés, sur le poste « énergie » pour les communes de métropole, en 2005, soit 36,2 euros par habitant (source ADEME)).
Au-delà de leur propre consommation, les collectivités ont aujourd’hui la responsabilité de décider des politiques énergétiques sur leur territoire … pour l’ensemble des consommateurs. C’est dans ce cadre que toutes les collectivités sont engagées dans des projets de maîtrise de l’énergie (MDE) : elles se préoccupent de réduire leurs dépenses et celles des citoyens et d’améliorer leur environnement, leur image et leur attractivité. Cette démarche englobe des projets aussi diversifiés que des bâtiments basse consommation, des éco quartiers (environ 400 collectivités y réfléchissent ou ont commencé à en créer), des programmes d’éducation des citoyens… Les communes de plus de 50.000 habitants sont d’ailleurs tenues par les lois Grenelle 2 de formaliser un PCET (plan climat-énergie territorial). Est-ce du manque à gagner pour les fournisseurs ? L’occasion d’acquérir des certificats d’économie d’énergie (CEE) ?
Enfin les collectivités territoriales développent aussi des projets de production d’ENR (énergies renouvelables) : « champs » de panneaux photovoltaïques, chaudières à bois, usines de méthanisation des déchets ménagers… et leur production intéresse les fournisseurs d’énergie à la recherche d’un meilleur mix énergétique (garant d’une image plus « verte » aux yeux des consommateurs et moindre dépendance aux sources fossiles).
Les collectivités veulent du service
Qu’est-ce qui peut faire la différence pour un énergéticien, aux yeux d’une collectivité à la fois courtisée par une foule de concurrents directs et indirects et soucieuse de ses deniers ? Une seule réponse : Le service.
Même les collectivités les plus importantes, aux équipes nombreuses, ne peuvent espérer trouver toutes les compétences en interne pour mener à bien leurs projets. Le choix de la bonne technologie, le choix du bon montage administratif et financier, nécessitent un effort de veille très important, surtout si elles veulent innover. Elles cherchent donc des partenaires qui pourront les conseiller très en amont puis au tout long du projet, les mettre en relation avec leurs homologues français ou européens ou avec des experts reconnus.
« On sert bien ceux qu’on connaît bien ». Toutes les collectivités ne se ressemblent pas et chacune est un organisme complexe, où les acteurs sont nombreux et la gouvernance particulière. Chaque responsable ou élu veut avoir rapidement accès au bon interlocuteur, être écouté et renseigné. Les énergéticiens se doivent donc de bien comprendre ces organisations et de s’organiser en miroir en mobilisant les expertises appropriées pour garantir le niveau de réponse attendu.
Dans un contexte d’ouverture toujours accrue voulue par l’Europe et le régulateur (CRE pour Commission de régulation de l’énergie), les collectivités sont de plus en plus enclines à « faire leur marché » parmi les énergéticiens. Que le meilleur partenaire gagne !
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