Alors que la 19ème Conférence des parties sur les changements climatiques vient de s’achever à Varsovie, quel bilan peut-on en tirer ?
Un objectif ambitieux
Rappelons tout d’abord son objectif : fixer le cadre du futur grand traité sur la réduction des gaz à effet de serre, dont la signature est d’ores et déjà prévue à Paris en décembre 2015.
Ce futur accord se veut ambitieux, légalement contraignant, et aura pour but de limiter le réchauffement climatique à 2° C par rapport à l’ère préindustrielle. Il devrait prendre le relais du Protocole de Kyoto dès 2020. Varsovie devait donc préparer le terrain pour le grand rendez-vous parisien. Mais ce but a-t-il été atteint ?
Les plus optimistes répondront par l’affirmative : en effet, au prix de longues négociations, un compromis a finalement été trouvé, quelques heures après la date prévue de clôture. Le texte pose le cadre du futur grand traité international, et a été accepté par les 195 Etats présents.
Entre oppositions, lobbying et tensions
Cependant, ce sommet a surtout été marqué par les tensions.
Tensions entre représentants des Etats et du milieu associatif tout d’abord. Fait sans précédent, les grandes organisations non gouvernementales environnementales (Greenpeace, WWF, Oxfam….) ont quitté les négociations le 21 novembre. Elles dénoncent une « mascarade » et des pourparlers qui ne « débouchent sur rien ».
Tensions entre pays développés et pays émergents ensuite. Europe et États-Unis considèrent en effet que les pays en voie de développement doivent désormais assumer leur part des responsabilités (Chine et Inde émettent aujourd’hui plus de la moitié des gaz à effet de serre). Ces derniers invoquent quant à eux leur « droit au développement », et veulent faire porter la majorité de l’effort par les pays industrialisés.
Tensions enfin entre l’Europe et le reste des pays industrialisés : dans le texte final, l’Union Européenne souhaitait inscrire le terme « engagement » au lieu de « contributions », jugé moins contraignant. Elle a dû y renoncer, faute de soutien.
De même, elle ambitionnait de mettre en place un planning contraignant pour l’envoi des différentes « contributions » chiffrées avant la conférence de Paris. Mais au final, seuls les gouvernements « en mesure de le faire » y seront tenus : une contrainte dont il sera donc facile de se soustraire.
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