La méthanisation dans les exploitations agricoles ? Le débat est ouvert…

Depuis plusieurs jours, les médias font écho d’une bataille opposant des associations d’agriculteurs et un chef d’entreprise. De quoi alimenter les pages de fait-divers diriez-vous. Sauf que l’objet de l’affrontement n’est autre que la méthanisation. Un sujet de controverse qui prend des airs de débat national entre la sphère agricole et entrepreneuriale.

Le procédé de méthanisation

Rappelons que la méthanisation est un procédé basé sur la dégradation de la matière organique visant à produire :

• • Un digestat : produit humide et riche en matière organique
  • Du biogaz : énergie renouvelable pouvant être utilisé pour la production d’électricité et de chaleur notamment*

S’il est vrai que plusieurs secteurs sont favorables au développement de ce procédé voyons pourquoi cela peut devenir un sujet de controverse, notamment pour le secteur agricole.

L’affrontement

Michel Ramery, dirigeant du groupe Ramery Environnement a démarré un projet pour construire une ferme de 1000 vaches et un méthaniseur d’1,5 MW dans la Somme. Certaines représentants de la sphère agricole se sont immédiatement élevées contre ce projet, comme par exemple Novissen ou la Confédération paysanne.

Reçues par les ministres du Logement et de l’Ecologie et par Cécile Duflot, ministre de l’Égalité et des territoires, les associations ont obtenu de cette dernière son engagement pour la destruction des bâtiments illégaux de la ferme.

Leur crainte principale n’est pas le projet en lui-même mais le modèle entrepreneurial qu’il implique, comme l’exprime dans Libération Olivier Thibaut, secrétaire général des producteurs de lait de la Somme : «on n’a rien contre le projet en tant que tel, mais ce modèle d’investisseur extérieur n’est pas celui qu’on défend, on préférerait des regroupements de jeunes agriculteurs, indépendants. Car on sait très bien que les futurs salariés de M. Ramery n’auront pas leur mot à dire.»

Le dénouement ?

Les opposants souhaitent maintenant rencontrer le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll pour exprimer leur position.

Cependant, Stephane Le Foll semble plutôt favorable aux projets de méthanisation, comme il l’a exprimé au salon Biogaz : «avant d’aller chercher des gaz de schiste à 1.500 m de profondeur, commençons par valoriser le gaz qui se trouve dans la matière organique dont nous disposons.» Pas sûr donc que les opposants au projet de M. Ramery trouvent un appui en Stéphane Le Foll…

Cet affrontement ne semble être que les prémices d’un véritable débat national qui va s’ouvrir entre les associations d’agriculteurs et les entrepreneurs qui choisiront « l’énergiculture », en créant de l’énergie à partir des matières foisonnantes de leurs exploitations.