En septembre dernier, Bruxelles et la Cour des comptes avaient explicitement demandé au gouvernement Ayrault d’instruire la question de l’ouverture à la concurrence des concessions hydroélectriques. Cette ouverture doit intervenir dès 2015 pour 20% de la puissance installée, soit 5 gigawatts. Mais les débats font rage depuis plusieurs semaines autour de deux scénarios, l’un avancé par le Ministère de l’écologie, l’autre défendu par Bercy. Décryptage des derniers rebondissements sur l’avenir de la première source d’énergie renouvelable en France.
La création de sociétés mixtes, entre Etat et concurrence
L’ouverture totale des concessions hydroélectriques à la concurrence avec un système d’appel d’offre, scénario défendu par les ministres Pierre Moscovici et Bernard Cazeneuve, a trouvé un concurrent sur sa route. En effet, Philippe Martin, Ministre de l’écologie et le député socialiste François Brottes, soutiennent le système des sociétés d’économie mixte (SEM) dans lequel l’État détiendrait 51% du marché. Les 49% restants seraient attribués par appel d’offre aux différents opérateurs européens. Si l’arbitrage entre les deux scénarios n’est pas encore rendu, la balance pourrait pencher en faveur du second. Réponse dans les jours qui viennent !
Cette solution serait donc à mi-chemin entre l’ouverture complète des concessions hydroélectriques comme le demandent Bruxelles et Bercy, et le système actuel. Un bon moyen de contenter tout le monde ? Pas si sûr !
Des syndicats mobilisés
De leur côté, les syndicats se mobilisent contre l’ouverture à la concurrence des concessions mettant notamment en avant le démantèlement des compétences actuellement chez EDF et GDF SUEZ, exploitant des barrages. La fédération CGT mines-énergie (FNME-CGT), premier syndicat de l’énergie, publie dans un communiqué de presse du 4 février que « l’esquisse du scénario annoncé pose de nombreuses questions quant au périmètre que couvrirait chacune des nouvelles sociétés, aux droits des salariés, devenir des entités nationales, régionales et locales« .
Le gouvernement poursuit donc sa recherche du mouton à 5 pattes… L’arbitrage final devrait avoir lieu d’ici la fin du mois de février. D’ici là, espérons que la solution fasse un maximum d’heureux et qu’il puisse si possible contenter au mieux Bruxelles, Bercy, l’écologie mais aussi les syndicats et les opérateurs !
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