Éclairage nocturne : quel bilan 8 mois après le renforcement de la législation ?

Afin de lutter contre le gaspillage énergétique, un arrêté réglementaire a été publié en janvier 2013. Prenant effet en juillet 2013, il devait faire de la France le leader européen en terme de lutte contre l’éclairage nocturne. Huit mois plus tard, qu’en est-il dans la réalité ? 

Une législation plus restrictive sur l’éclairage nocturne

L’arrêté du 30 janvier 2013, visant à limiter l’éclairage nocturne, prévoyait la mise en place de nouvelles mesures restrictives à partir du 1er juillet 2013. Les bâtiments non résidentiels devaient être éteints à partir d’une heure du matin, et jusqu’à sept heure (ou 1 heure avant la reprise de l’activité).

L’objectif affiché était double :

  • D’une part, réduire l’empreinte de l’éclairage artificiel sur l’environnement nocturne : les éclairages artificiels peuvent en effet constituer une source de perturbations significatives pour les écosystèmes.
  • D’autre part, lutter contre le gaspillage énergétique. L’économie potentielle réalisable a été chiffrée à 250 000 tonnes de CO2 et 200 millions d’euros par an : l’équivalent de la consommation de 750 000 ménages.

Un bilan contrasté  en fonction des territoires

Le 27 février 2014, un premier bilan a été dressé par le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Energie. Il concerne les actions menées par certains ministères et dans quelques grandes villes, telles Paris, Lyon ou Strasbourg.

Le premier enseignement est que l’État n’applique pas sa réglementation de manière exemplaire : à Paris notamment, de nombreux locaux administratifs restent éclairés la nuit, tel le ministère de l’économie.  C’est également le cas de monuments emblématiques parisiens, dont les façades restent éclairées après 1h du matin : gare de Lyon, Notre-Dame ou encore Grand Palais.

A Strasbourg, sur les 19 bâtiments étudiés (monuments, musées, administrations…) 11 maintiennent leurs façades allumées après 1h du matin, et 7 conservent leurs espaces intérieurs éclairés. De plus, 27% des commerces des principales places et rues restent allumés.

A l’inverse, certaines villes font figure de bons élèves : Lille par exemple, ou l’ensemble des illuminations de façades des bâtiments non résidentiels gérées par la ville sont éteintes au plus tard à 1h.  Ou encore Lyon, qui applique déjà des directives équivalentes pour les éclairages municipaux depuis plus de 20 ans.

éclairage nocturne

 

2013, l’année de la sensibilisation avant d’éventuelles sanctions en 2014 ?

Au total donc, un premier bilan en demi teinte : les villes déjà sensibilisées à la question ont poursuivies leurs efforts, tandis que d’autres, plus d’un an après la parution de l’arrêté, commencent à peine à engager des actions.

Il faut cependant noter que 2013 avait été pensée comme une année de communication et de sensibilisation : aucun contrôle de l’application de la réglementation n’a donc été effectué officiellement sur le terrain, et aucune sanction contre les contrevenants n’a été prise. Reste à voir si cette politique sera reconduite sur 2013, ou si une politique répressive sera mise en place.

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