Le 25 mars dernier, le président chinois Xi Jinping effectuait une visite d’État en France. Pour célébrer les 50 ans de relations diplomatiques entre les deux pays. Trois jours qui ont été rentables puisque 18 milliards d’euros de contrats ont été signés en marge de cette visite officielle.
Selon le président Hollande, ces contrats sont « une bouffée d’air frais » pour l’économie de l’hexagone. Ils offrent de réelles perspectives de « croissance » pour divers secteurs allant de la charcuterie au nucléaire …mais regardons plutôt du côté de l’énergie.
EDF produira de l’électricité d’origine thermique
EDF et le China Datang Corporation poursuivent leur accord signé en avril 2013 pour identifier des projets communs de production d’électricité d’origine thermique, en Chine et à l’international.
La China General Nuclear Corporation et EDF, qui exploitent les deux parcs nucléaires les plus importants du monde, ont renouvelé leur partenariat de renforcement de la coopération dans le nucléaire débuté en 2010.
EDF participe ainsi à l’ambitieux objectif des autorités chinoises de diversifier le mix énergétique pour réussir d’ici 2030 à réduire la part du charbon de 67à 44%.
Areva recyclera des combustibles usés
Areva a également signé des accords avec son homologue chinois visant à poursuivre les discussions autour d’un projet d’usine de traitement-recyclage des combustibles usés. Ainsi, cet accord confirme une lettre d’intention signée en avril 2013.
Par ailleurs, un second projet consiste en la création d’une coentreprise dans les systèmes de contrôle numérique de sûreté, détenue à 49% par Areva. Elle fournira des plateformes de contrôle-commande destinées en priorité au marché chinois.
GDF SUEZ fera du « vert »
GDF SUEZ a signé des accords avec Beijing Enterprise Group (BEG), pour favoriser le développement urbain durable d’éco-quartiers selon différents axes :
- En matière d’efficacité énergétique puisqu’ il s’agit de la construction d’une centrale énergétique de tri-génération pour le développement des services de type «utilities» dans le «Technological Business District», nouvel éco-quartier de Changping. Ce projet permettra d’agrandir la zone dévolue aux centres de recherche et universités de Pékin.
- Dans le domaine du stockage de gaz naturel puisqu’une étude sur les technologies de pointe sera lancée pour faciliter le basculement de l’utilisation du charbon vers le gaz dans la capitale chinoise. De quoi mieux desservir les 7 millions de clients de BEG et améliorer par la même occasion la qualité de l’air pour toute la population.
- Toujours pour améliorer la qualité de vie des habitants de la capitale chinoise, SUEZ Environnement via Degrémont mettra en œuvre un projet de dessalement d’un million de mètres cubes par jour.
Enfin, dans les déchets médicaux, Beijing Enterprises SITA Environmental Services Limited (co-entreprise franco-chinoise, détenue à hauteur de 60% par SUEZ Environnement) a décroché un contrat de 600 millions d’euros sur trente ans. Objectif ? Traiter 33 000 tonnes de déchets dangereux et médicaux par an pour Nantong, une métropole de 8 millions d’habitants proche de Shanghaï.
Un important volet formation est aussi prévu dans ces accords bilatéraux avec notamment l’accueil d’équipes de Beijing Enterprise au sein de GDF SUEZ University, qui a débuté dès avril 2014.
Malgré leurs médiatisations, ces actions ne font qu’écho à la continuité d’activités déjà engagées depuis plusieurs décennies. En effet, GDF SUEZ, par exemple, est présent depuis plus de 40 ans sur le marché de l’empire du milieu. Le partenariat stratégique franco-chinois dans le nucléaire civil, lui, célébrait ces 30 ans l’année dernière.
Au delà de l’intérêt géostratégique du partenariat, demandons nous plutôt si ces rapprochements suffiront-ils pour créer des emplois et contrer l’augmentation du chômage…
2 thoughts on “Quand la Chine s’éveillera, la France vendra !”