Le 14 avril 2014 sortait le 5ème volume du rapport du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat). Le constat déploré dans ce document d’une trentaine de pages est alarmant : si de réels efforts ne sont pas effectués rapidement, nous atteindrons une hausse de 2% de la température moyenne terrestre d’ici à 2040, seuil critique où le climat et les écosystèmes sont irrémédiablement bouleversés. Afin d’aider les Etats à faire face à ce contre la montre, le GIEC propose des solutions limitant le déversement de GES (Gaz à Effet de Serre) dans l’air. Principal coupable des GES : les énergies fossiles, parmi lesquelles on trouve le charbon, dont le plus gros consommateur mondial est la Chine. Qu’en est-il de leurs efforts en faveur de l’environnement ? Ont-ils une réelle volonté d’évolution dans ce domaine ?
La Chine, centrale à charbon du monde
Pays le plus peuplé du monde (1,351 milliards d’habitants en 2012), avec une croissance du PIB à deux chiffres durant la dernière décennie, la Chine a des besoins énergétiques démesurés qui nécessitent l’utilisation d’une énergie rapidement accessible et peu chère, idéalement incarnée par le charbon. Pour mettre en exergue l’utilisation massive du charbon en Chine, il faut analyser le découpage du bilan énergétique chinois de 2011: charbon : 68,1 %, pétrole : 16,2 %, gaz naturel : 4 % et électricité : 3,8 %. La prédominance du charbon n’est pas anodine : en 2012, la Chine en était à la fois le premier producteur (45,3 % de la production mondiale) et le premier importateur (23,4 % des importations mondiales). Pour rappel, la combustion du charbon émet 35% de gaz carbonique en plus que le pétrole, 72% de plus que le gaz naturel et émet également des NOx (GES très néfastes) et du dioxyde de soufre, un des responsables des pluies acides.
Des efforts tardifs en matière de développement durable
Les préoccupations environnementales arrivèrent en Chine en 1989, à travers des lois en faveur de la préservation de l’environnement. Néanmoins, les mesures n’ont jamais été à la hauteur du préjudice écologique, le gouvernement chinois privilégiant systématiquement la croissance au développement durable. Même si la Chine est première en termes de puissance éolienne installée et de captage/stockage de CO2, les volontés politiques en matière d’environnement n’ont été que trop timides. Raison fréquemment évoquée : leur croissance en cours, alors que les pays développés ont pu se développer pendant près de 150 ans sans se soucier des questions environnementales. En mars dernier, le premier ministre Li Keqianq a affirmé : « c’est un avertissement de la nature face à un modèle de développement aveugle et inefficace. Nous devons résolument déclarer la guerre à la pollution, comme nous avons lutté contre la pauvreté ! « . L’avertissement faisait référence à l’épais brouillard de pollution (smog) parasitant régulièrement le paysage urbain de nombreuses mégalopoles chinoises.
Le sursaut récent des politiques chinois donne un maigre espoir car les efforts nécessaires afin de pallier la pollution chinoise sont draconiens. Pour patienter, les chinois peuvent toujours s’offrir un bol d’air frais en achetant des canettes d’air pur.
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