En 2007, le Conseil Régional d’Aquitaine approfondit les discussions sur les problématiques d’énergie et de développement durable. Fin 2011, la région adopte le plan « Aquitaine Énergie Positive » en faveur de la sobriété et de l’efficacité énergétique, et également des énergies renouvelables. Les projets qui en découlent vont être nombreux, la région poursuit actuellement le développement d’actions concrètes sur ces enjeux clés. Revenons sur cette démarche régionale et les initiatives phares du territoire aquitain.
La Région Aquitaine prépare la transition énergétique de son territoire
Le « Défi Aquitaine Climat » (DAC) acté fin 2012 officialise les grandes orientations en matière de lutte contre le changement climatique, d’efficacité énergétique, de développement des énergies durables et d’amélioration de la qualité de l’air. Son objectif est de réduire significativement l’impact carbone (diminution de 30% des émissions de gaz à effet de serre) et s’adapter aux conséquences du changement climatique.
Pionnière de l’autoconsommation, l’Aquitaine a été la première région à lancer un appel à projets sur l’autoconsommation. Rappelons que l’autoconsommation consiste à « consommer ce que l’on produit ». Le client actuel devient ainsi lui-même producteur de l’énergie électrique qui alimentera ensuite son habitation, lui permettant de se défaire de toute dépendance aux fournisseurs d’énergie en utilisant les ressources naturelles (soleil, vent, chaleur).
Convaincu que cela permettra de baisser les coûts d’exploitation des bâtiments tout en assurant une sécurité énergétique, le Conseil Régional apporte son soutien aux projets d’autoconsommation à l’échelle de bâtiment, également à des réalisations d’installations solaires photovoltaïques. L’essentiel est de respecter certains principes : deux tiers de l’électricité produite doit être consommée, l’installation doit être raccordée au réseau, sans toutefois revendre l’électricité.
Au-delà de l’autoconsommation, les initiatives sont nombreuses sur le Bassin aquitain. Revenons en particulier sur trois d’entre elles, dont le développement reste au cœur des préoccupations territoriales.
Les lycées à énergie positive, établissements scolaires de demain ?
Alors que la Région et le rectorat identifient un besoin de nouveaux lycées sur certaines zones, la conception de ces établissements se fera conformément à une démarche environnementale. Après ouverture d’un premier lycée à énergie positive en 2012, Vaclav Havel à Bègles (Gironde), l’inauguration d’un deuxième lycée de ce type est prévue pour septembre 2014.
On parle de « bâtiments à énergie positive » (BEPos), et plus spécifiquement dans un cadre scolaire de « lycée à énergie positive », ou encore « lycée Kyoto », pour désigner un établissement qui ne consommera pas plus d’énergie qu’il en produira.
- Vaclav Havel, premier lycée à énergie positive
Le lycée Vaclav Havel est un établissement scolaire accueillant 1500 élèves avec gymnase et logements de fonction. Implanté sur un terrain de 4,8 ha au cœur de Bègles depuis la rentrée 2012, ce lycée offre 19000 m² de surface exploitable. 2863m² de panneaux photovoltaïques produisent de l’électricité. Des capteurs solaires thermiques couvrant 400 m² de toiture produisent l’eau chaude qui alimente le sol du gymnase et les sanitaires. L’ensemble des besoins thermiques sont couverts par chaufferie à bois ou énergie solaire (pas de pétrole, ni de gaz).
- Lycée professionnel de l’Alba, inauguration prévue en septembre 2014
Implanté à Bergerac (Dordogne), avec une surface de 13422 m², ce lycée sera en capacité d’accueillir 360 élèves dont 104 internes à la rentrée scolaire. Conçu sur la base d’un bardage bois, l’établissement est orienté selon l’axe nord-sud afin de favoriser un maximum l’éclairage naturel. La production de chaleur est prévue à l’aide d’un puits géothermique vertical allant chercher l’eau à 600m de profondeur. L’eau chaude sanitaire sera produite à 50% grâce à des panneaux solaires, et à 50% par le gaz naturel. L’arrosage des espaces verts et le nettoyage des machines agricoles se feront par une récupération d’eau de pluie, via des toitures végétalisées.
Bordeaux, capitale de l’eau intelligente ?
Sous la pression des normes, des évolutions tarifaires et pour s’adapter aux effets du changement climatique, la Lyonnaise des Eaux développe des nouveaux services « smart water ». Le Groupe a notamment choisi la ville de Bordeaux comme vitrine de l’innovation. L’outil Influx, baptisé à Bordeaux « Ramses », assure par exemple la gestion intelligente de l’assainissement et permet de lutter contre les inondations.
La Lyonnaise des Eaux a créé en 2011, en partenariat avec la région Aquitaine, un laboratoire mixte associant une vingtaine de chercheurs de Lyonnaise des Eaux, d’Ondéo et ingénieurs experts en informatique : LyRE (Lyonnaise REcherche). Implanté au cœur du campus universitaire bordelais, le LyRE développe des programmes de recherche sur l’eau et l’assainissement afin de repenser le lien des métropoles à leur environnement et restaurer un juste équilibre entre nature et ville. Son ambition : jouer un rôle moteur dans la structuration d’un pôle d’expertise « eau et environnement » en Aquitaine en favorisant l’innovation et la collaboration entre recherche publique et privée.
L’Ecoparc de Blanquefort, modèle de zone industrielle durable ?
- Un parc éco-responsable accueillant une pépinière d’entreprises
Situé sur la commune de Blanquefort, l’Ecoparc est un parc d’activités économiques et industrielles où plusieurs entreprises innovantes se sont implantées. Offrant le plus vaste espace naturel d’agglomération de France avec 45000 ha, ce cadre de travail agréable inscrit son développement dans une démarche de qualité environnementale.
La charte paysagère de l’Ecoparc encourage à la mise en place d’une gestion différenciée et raisonnée des espaces. L’établissement de voies de circulations douces incite à l’utilisation de vélo, covoiturage, tramway et train. En 2015, la ligne de tramway desservira Blanquefort avec connexion directe sur le réseau de tramway de la CUB (ligne C), permettant ainsi de se rendre sur l’Ecoparc en moins d’une demi-heure du centre de Bordeaux. A terme, l’Ecoparc de Blaquefort a pour objectif de devenir un pôle de renommée régionale et nationale dans le domaine des éco-activités, avec un accent particulier mis sur l’innovation.
- Avec le programme ZIRI, deviendra-t-il une zone de gestion intelligente des réseaux de demain ?
La Lyonnaise des Eaux entame en 2013 une réflexion avec des concessionnaires d’énergie tels que ERDF, GDF pour examiner les flux énergétiques sur le secteur d’Ecoparc de Blanquefort. Suite à ces discussions, naît en février 2014 le programme ZIRI (Zone d’Intégration des Réseaux Intelligents), avec pour objectif de réfléchir aux bases d’une zone industrielle du futur. Financé par le Conseil Régional d’Aquitaine, la Communauté Urbaine de Bordeaux, la ville de Blanquefort et l’ADEME, le programme ZIRI est un projet collaboratif impliquant différents acteurs locaux : groupes industriels, PME, start-up, collectivités locales, laboratoires. Son ambition : transformer l’Ecoparc en une zone de gestion intelligente des réseaux (énergies, eaux, déchets, transports, télécoms).
Le travail de ce programme s’appuie sur l’analyse des différents flux auprès des entreprises de Blanquefort en vue d’identifier les synergies, rechercher les possibilités de mutualisation de services, et de substitution de flux notamment. Pour cela, une équipe d’experts est en charge d’auditer une trentaine d’entreprises de l’Ecoparc pour connaître leurs habitudes de consommation et recenser les différents flux. A l’issue de cette analyse, des recommandations concrètes seront faites à chaque entreprise pour lui permettre d’optimiser ses consommations et faire des économies.
ZIRI cherche à identifier des solutions à la fois écologiques et économiques, améliorant l’empreinte environnementale de l’industrie, afin de pouvoir modéliser la zone industrielle durable et en faire profiter les concepteurs des zones industrielles de demain.
La Région Aquitaine laisse une place conséquente aux initiatives en faveur de l’efficacité énergétique et, plus largement à une gestion raisonnée de sa production et de sa consommation. Du fait de l’adaptation au changement climatique qui devra se conforter sur les années à venir, l’autonomie énergétique du Bassin aquitain reste au cœur des débats. Elle continuera à faire l’objet d’investissements importants conformément à la démarche de développement durable engagée sur le territoire.
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